Exportateurs marocains : adaptez- vous !
Dans ce contexte de crise, le Maroc trouve de plus en plus de difficulté à commercialiser ses produits au-delà de ses frontières. Une difficulté amplifiée par sa dépendance vis-à-vis du client européen et qui amplifie à son tour le déficit de la balance commerciale. De nombreuses grosses boites marocaines s’orientent maintenant vers le marché Africain. Ce changement de cible s’est bien traduit au niveau des comptes consolidés et pourtant, on est toujours loin de voir le bout du tunnel.
La balance commerciale marocaine souffre d’un déficit structurel causé principalement par la nature de nos importations, mais qu’en est-il de nos exportations ? Leur volume a entamé un cycle haussier relativement modeste depuis le début de ce troisième millénaire que l’Etat marocain n’a pas pu booster. Ce handicap est dû principalement à deux facteurs : le premier est celui de la crise économique en Europe (premier partenaire commercial du Maroc) qui a engendré une baisse considérable de la demande tandis que le second est celui du niveau de la compétitivité des produits marocains jugé faible par rapport à ce qui se fait à l’échelle mondiale.
Pour ce qui est du risque-client, les grandes entreprises marocaines (banques, mines, télécoms …) ont compris la leçon : Elles se sont engagées dans des plans de développement visant une orientation vers le continent noir. Le chiffre d’affaire en provenance de l’Afrique ne cesse d’augmenter chez ces entreprises, ce qui a encouragé les PME à suivre cette tendance et à s’implanter dans cette zone en quête de développement économique. Parallèlement à cela, l’Etat exprime sa volonté d’améliorer les relations diplomatiques avec les pays du golf dans le but d’offrir aux entrepreneurs nationaux d’autres pistes de coopération commerciale et surtout de financement. Le déclin du vieux continent n’est pas une fatalité, des opportunités d’affaires peuvent se trouvent ailleurs ! Toutefois, nous ne sommes pas les seuls à les détecter car le monde entier est convaincu que l’Afrique représente l’avenir et la concurrence s’annonce rude.
Maintenant que la nouvelle cible de l’export est bien déterminée, l’amélioration de la compétitivité de nos produits semble être la seule issue qui pour nous assurer une bonne part de marché : dans cette ère de mondialisation, le volume des ventes de tel ou tel produit est fortement corrélé à son rapport qualité /prix. Les produits « made in Morocco » ne génèrent pas vraiment une forte valeur ajoutée, les dernières statistiques à ce sujet démontrant que les trois quarts de nos exportations ne sont que des importations « rebadgées ». Ce constat est dû principalement à un désavantage comparatif au niveau technologique qui réduit le pays à un simple atelier incapable d’agir en amont par manque de ressources naturelles mais surtout par manque de ressources humaines qualifiées. Or, le royaume marocain a su concevoir un modèle d’affaire incontournable dans le domaine de l’industrie chimique, un modèle signé « OCP » axé sur des partenariats avec les concurrents que les autres secteurs ont intérêt à suivre.
Un géant de l’export tel que les Etats Unis a su s’imposer à l’échelle mondiale à travers une approche culturelle : La forte image de marque de ce pays a donné naissance à des « success story » telles que Apple, McDonald’s ou encore l’industrie hollywoodienne : l’un des éléments essentiels de la chaine de valeur de ses multinationales est sans doute le marketing ! Cette philosophie pourrait nous être utile : Le Maroc possède un potentiel historique et culturel riche et diversifié qui mérite d’être exploité dans ce sens : les produits artisanaux gagneraient à être labellisés et « marketés » afin de mettre en valeur leur aspect artistique dans le but de créer plus de demande chez les consommateurs étrangers.