Faillite de Thomas Cook : Des pertes attendues pour les hôteliers marocains
C’est confirmé très tôt ce lundi 23 septembre 2019 : le deuxième plus grand tour opérateur britannique est en faillite.
Le groupe Thomas Cook, qui a vu le jour en 1841 au Royaume-Uni, n’a pas pu résister à la concurrence acharnée des sites de voyage à bas prix qui ont poussé comme du champignon sur Internet mais aussi de la frilosité de touristes inquiets du Brexit. Comme sur d’autres destinations touristiques du monde entier, la chute du voyagiste britannique ne sera pas sans conséquence pour les hôteliers et prestataires marocains qui font actuellement leurs comptes. Joint par téléphone ce matin, Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT), indique qu’ils sont actuellement en réunion de crise pour faire le point sur la situation.
Pour rappel, Thomas Cook envoie chaque année plus de 70.000 clients vers le Maroc contre 150.000 en Tunisie où les opérateurs ont déjà fait leur compte. Ces derniers, à travers l’Union nationale de l’industrie hôtelière (UNIH), l’un des deux groupements des hôteliers tunisiens, ont estimé les pertes à environ 200 millions de dinars, soit 60 millions d’euros pour l’ensemble des hôteliers. « Nous serons certainement très loin de ce montant-là. De toute manière, nous allons communiquer après sur la question », tempère Kabbaj. Il faut dire que le marché anglais représente le premier marché émetteur des hôteliers tunisiens avec une augmentation à trois chiffres en 2019.
Au Maroc, le tour-opérateur indépendant le plus vieux du monde adresse généralement ses clients vers Marrakech et Agadir. A l’instar des accords contractuels liant les hôteliers aux tour-opérateurs, le groupe britannique ne règle ses factures que dans des délais de 60 à 70 jours, soit ce qui pourrait être le retard de paiement. D’ailleurs, la faillite du voyagiste contraint les autorités britanniques à organiser le rapatriement des 600.000 clients de Thomas Cook en vacances dans le monde. Tout au long du week-end, des clients, dont certains à partir de Marrakech, se demandant comment ils allaient rentrer chez eux, ont déversé leurs frustrations sur les réseaux sociaux.