Faillites d’entreprises : les secteurs à surveiller en 2015
Conjoncture. Le Maroc n’a jamais détruit autant d’entreprises, avec un total de 7 611 défaillances. En effet, les faillites d’entreprises devraient progresser de plus 10 % en 2014 et autant en 2015. par Adama sylla
Le Royaume a battu en 2014 son record de faillites d’entreprises, avec un total de 7 611 défaillances, en hausse de 10% par rapport à 2013, selon Eulers Hermes lors de la présentation des résultats de la 2 ème édition marocaine de l’Observatoire du commerce international.
A l’origine de ces défaillances, le retard des paiements et souvent même, le défaut de règlement tout simplement. «L’économie marocaine devrait aller mieux en 2015 : nous prévoyons 4,2 % de croissance, portée par plus de consommation des ménages et d’investissements des entreprises. En revanche, l’environnement des affaires reste agité ; en témoigne l’augmentation attendue des défaillances d’entreprises de 10 % en 2015, identique à celles de 2014 », souligne Tawfik Benzakour, directeur général d’Eulers Hermès-Maroc. Quid des secteurs touchés ? Selon le spécialiste mondial de l’assurance-crédit, les secteurs qui ont du mal à survivre restent le commerce (dont la réparation automobile), les services à l’entreprise, le BTP et l’industrie manufacturière. « Il s’agit surtout des secteurs qui sont proches des ménages, comme le cas des agences immobilières. En effet, les ménages changent leur manière de consommation », souligne Ludovic Subran, chef économiste du Groupe Euler Hermes.
Aux yeux des experts de l’assureur-crédit, si ces secteurs auront du mal à survivre également en 2015, en revanche, d’autres arriveront à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de l’agriculture, la pêche et les industries extractives, hôtellerie et restauration ainsi que les services à la personne qui seront relativement épargnées. « Nous ne constatons pas encore de tendance de sinistralité s’agissant des extérieurs. Certes, les retards de paiement sont devenus récurrents dans les relations entre clients et fournisseurs, mais cela n’aboutit pas jusqu’au risque final », ajoute Ludovic Subran.