Fair Business Company escompte 300 MDH de CA
Produits du terroir. L’entreprise fait de la commercialisation des produits du terroir son cheval de bataille. Son ambition : Donner de la valeur ajoutée et positionner les produits du terroir marocain sur les marchés internationaux. par Roland Amoussou
Fair Business Company se donne les moyens de ses ambitions. Créée il y a environ sept mois, la filiale du groupe UBI (Universal Business Invest) basée à Casablanca et spécialisée dans les produits du terroir, entend donner une nouvelle dynamique à cette filière à fort potentiel de croissance, mais encore largement sous-exploitée. Son objectif est d’apporter de la valeur ajoutée à ces produits, afin de les commercialiser au-delà des frontières marocaines, notamment dans les pays du Golfe. « Il s’agit de commercialiser les produits tels que le miel, l’huile d’argan, le safran, etc », explique Achour Daoudi, Directeur Général de Fair Business Company (FBC). Pour réussir ce challenge, Fair Business Company a tissé de solides partenariats avec plus d’une centaine de coopératives un peu partout dans le Royaume. «Les produits du terroir marocain ne sont pas valorisés au niveau national. Nous les considérons comme des produits cheaps parce qu’on a grandi dedans, alors qu’à l’international, quand vous parlez du safran marocain des capres ou de l’huile d’olive marocaine, les gens les considèrent comme des produits de grande qualité», fait remarquer le patron de la jeune entreprise. Fair Business Company veut donc faire des produits du terroir un véritable modèle de réussite sur les marchés internationaux. L’entreprise dispose actuellement de deux marques. D’abord, elle a créé la marque «Ossoul», qui regroupe plusieurs produits. C’est une marque notamment destinée au marché local, et sera distribuée dans les surfaces comme Marjane, Label’Vie, Asswak Assalam, Acima, Carrefour, Atacadao, dès le mois de juin ou au plus tard, en juillet.
Le défi des marchés à l’international
Le management assure que les négociations, en cours, avec ces enseignes devraient bientôt aboutir. Ce produit cible la classe moyenne marocaine. La seconde marque, c’est «Moroccan Legacy». C’est une marque premium qui regroupe à peu près 80 produits, et qui cible une clientèle haut de gamme. Elle sera distribuée dans les malls et les aéroports. L’entreprise veut positionner cette marque sur le marché international, notamment dans les pays du Golfe, d’Afrique et d’Asie etc. Même si la première marque «Ossoul» est en partie destinée au marché local, l’entreprise compte également l’exporter. Fair Business Company envisage de même, d’ouvrir son premier magasin en propre baptisé «Moroccan Legacy» au courant du mois de juin à Casablanca. Cependant, la jeune entreprise sait aussi que pour gagner des parts de marché tant sur le marché local, qu’à l’international, notamment concernant les produits du terroir, il faut batailler dur en termes de marketing etc. «C’est un life style que nous voulons véhiculer, c’est-à-dire une nouvelle façon de consommer et surtout de consommer marocain», explique Achour Daoudi. Sur le plan de l’approvisionnement, il faut savoir que plus de 200 coopératives spécialisées dans la production des produits du terroir travaillent avec Fair Business Company. Cette dernière achète les matières premières aux coopératives, pour ensuite leur donner de la valeur ajoutée avant de les mettre sur le marché. «Ces produits ont vraiment de la valeur, mais ces coopératives ne savent pas comment leur donner cette valeur. Notre concept est donc de nous positionner comme celui qui va donner cette valeur, afin de faire voyager ces produits», souligne le management. Notons que l’entreprise a présenté ses premiers produits sur le marché local à l’occasion du SIAM 2015 (Salon International de l’Agriculture de Meknès), où elle a d’ailleurs reçu le Prix du Meilleur investisseur du salon. La société propose également des prestations de services à certaines coopératives. Elle dispose, en effet, d’une plateforme dans la région de Meknès, qui lui permet d’offrir des services de remplissage et d’étiquetage selon la règlementation de l’ONSSA (Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires). «L’objectif pour nous sur ce point, est d’aider les coopératives qui ont déjà un marché, mais qui rencontrent des problèmes logistiques», explique le patron. Pour 2015, Fair Business Company compte investir pas moins de 100 millions de DH pour soutenir son activité (Achat de matières premières, conditionnement, etc). «Le marché marocain est important pour nous, mais je sais aussi qu’on va faire des ravages à l’international avec nos produits. Le volume de nos ventes à l’export doit faire au moins huit fois le volume au Maroc », affirme Achour Daoudi. D’ailleurs, Fair Business Company table sur un chiffre d’affaires de 300 millions de DH à l’export à fin 2016. Et pour réussir cet objectif, elle vient de créer plusieurs filiales, notamment au Koweït, en Egypte, à Dubaï, en Arabie Saoudite, et bientôt au Soudan, qui lui serviront de relais sur ces marchés. Le management précise aussi que des discussions sont actuellement en cours avec la Russie et la Chine en vue de la création de filiales dans ces deux marchés à fort potentiel.