Tribune

Fête du Trône : « Une dynamique pour une croissance partagée »

Depuis près de deux décennies, avec l’accession au Trône de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a été porteur d’une vision stratégique pour le développement des relations diplomatiques, politiques, cultuelles, culturelles et économiques avec les autres pays d’Afrique. Cette vision repose sur un postulat fort : celui d’une Afrique qui croit en l’Afrique et qui œuvre à son développement économique et social.

Cette intégration Sud-Sud est le leitmotiv des 47 visites que le Souverain a entreprises dans 26 pays en Afrique. Elle a été renforcée récemment par le retour du Maroc au sein de l’Union africaine et par un premier pas entrepris en matière d’intégration régionale à travers l’adhésion à la CEDEAO.
Cette dynamique Royale a naturellement trouvé son prolongement à travers les initiatives d’investissement du secteur privé Marocain dans les pays africains. Bien entendu, ce sont d’abord les grandes entreprises qui ont ouvert la voie et notamment, dans le secteur des finances, des télécoms et celui des BTP. Des locomotives qui ont drainé ensuite, dans leur sillage, des PME marocaines. À l’heure actuelle, les entreprises marocaines opèrent dans plus de 30 pays en Afrique et, depuis 2008, elles y ont investi plus de 20 milliards de DH. En 2015, par exemple, le Maroc a été le premier investisseur étranger en Afrique.

Je voudrais souligner qu’au-delà du commerce dont le potentiel de développement reste encore très important -le Maroc réalise à peine 10% de ses échanges extérieurs avec l’Afrique- ce qui ressort aujourd’hui, c’est la volonté du tissu économique national d’être un acteur économique au sein des pays d’implantations. Il crée de la valeur ajoutée et des emplois locaux et prend le risque de l’investissement physique.
Résultat, alors qu’au début des années 2000, seuls 2 ou 3 secteurs bénéficiaient d’une importance aux yeux de l’entrepreneur marocain, ce dernier agit maintenant dans plusieurs domaines et arrive même à jouer le rôle d’acteur multinational. Je citerai par exemple le secteur bancaire et celui de l’assurance, les infrastructures, l’aménagement urbain, le BTP, la construction, l’immobilier, la logistique, l’ingénierie, l’agroalimentaire, le pharmaceutique, la chimie…

Depuis le début de mon mandat à la tête de la CGEM, nous avons placé l’Afrique en tête des priorités de la Confédération, et avons créé une commission Sud-Sud, dédiée au continent, avec pour objectif : être le partenaire incontournable des entreprises qui souhaitent se développer en Afrique. Nous avons créé des Conseils d’affaires et des groupes d’impulsion avec nos homologues dans 23 pays et nous sommes partie prenante de la diplomatie économique à travers les forums que nous organisons dans plusieurs pays, en partenariat avec le ministère des Affaires Étrangères. Ces forums ont connu une participation importante des entreprises marocaines, des centaines à chaque événement, prouvant ainsi un intérêt croissant pour le marché africain. De même, nous avons développé un mécanisme de suivi des entreprises marocaines opérant en Afrique.
Aujourd’hui, l’on peut dire que dans le cadre de la vision éclairée de Sa Majesté, le secteur privé marocain montre un réel intérêt pour l’Afrique et nous sommes constamment sollicités pour accompagner nos entreprises dans leur prospection ou pour recevoir, très fréquemment, des délégations d’officiels ou d’hommes d’affaires. Maintenant, il s’agit de structurer la démarche et de créer un véritable maillage économique et cela doit se faire à travers les PME. Le rôle de la CGEM sera de les accompagner et de leur fournir des informations sur les marchés et les partenaires.

Par Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM 

 
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