Financement des partis : Hassad a raison
Le PJD, ainsi que d’autres groupes parlementaires ont réagi violemment à une proposition du ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad. Celle-ci consiste en la possibilité d’un financement privé des partis.
C’est un débat tranché dans les grandes démocraties. Ce financement existe, mais il est encadré par la loi qui fixe les montants maximum pour chaque contributeur, selon qu’il s’agit d’une personne physique ou d’une personne morale. Ces démocraties y sont arrivées pour mettre fin à une hypocrisie. Ce financement a toujours existé dans le cadre du lobbying qui fonde les relations entre le privé et les politiques.
Au Maroc, il est quasi-généralisé. Chaque parti, y compris le PJD, a ses « mécènes ». Une société de distribution délégataire a financé la campagne 2009 de plusieurs élus. Encadrer un financement qui existe de manière occulte est une avancée et non pas un recul. A moins que d’interdire tout don, de prévoir des peines sévères et de se donner les moyens d’appliquer la loi. Si les grandes démocraties n’y sont pas arrivées et ont préféré encadrer le phénomène, c’est que ce n’est pas facile de contrôler des flux souterrains.