Financement : Un plan crédible pour ses bailleurs
La dynamique agricole, impulsée par le Plan Maroc Vert, a été largement appuyée par plusieurs bailleurs de fonds, qui renouvellent leur crédibilité au Plan par plus de lignes de crédit. Par badya khalid
En lançant sa stratégie agricole en 2008, le Maroc a présenté un mode opératoire de son plan de verdissement qui devait attirer dans le secteur 147 milliards de dirhams. Dans une conjoncture, pourtant exigeante, les bailleurs ont su évaluer de manière positive les enjeux appréciables de cette stratégie. Huit ans après, le Plan Maroc Vert semble toujours relever le défi de mobiliser les fonds nécessaires à sa mise en œuvre. A commencer par l’investissement public en agriculture qui a connu un accroissement notable, de l’ordre de 88%, passant de 4,653 milliards de dirhams à 8,752 milliards de dirhams, pour la période allant de 2009 à 2014. Entre 2008 et 2015, l’offre agricole marocaine a été attractive pour 16 bailleurs de fonds. Il s’agit d’institutions multilatérales (Banque mondiale, BAD, BEI, BID, FADES ou FIDA) ou bilatérales (AFD, KFW, Fonds du Qatar, etc…). «Le Plan Maroc Vert a drainé depuis 2008, près de 22,8 milliards de dirhams (11,3 milliards de dirhams de dons et 11,5 milliards de prêts) auprès de bailleurs de fonds aussi bien nationaux, qu’internationaux. Ceci dénote clairement de la confiance accordée par les partenaires techniques et financiers au Plan Maroc Vert», déclare Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, pronostiquant «partant de la réussite des projets financés par ces bailleurs de fonds, des perspectives de financement encourageantes s’annoncent pour accompagner l’exécution du Plan Maroc Vert à horizon 2020». La tendance positive se confirme. En mars dernier, le PMV vient de bénéficier (encore) de l’appui financier du Japon qui a octroyé un prêt de 132 millions de dollars (quelque 1,4 milliard de dirhams). Ce projet, qui sera réalisé sous forme d’un cofinancement avec la Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre de la facilité de cofinancement accéléré pour l’Afrique, ira : «à la promotion d’une gouvernance verte du secteur agricole et au développement inclusif des chaînes de valeur du secteur agricole», détaille le communiqué du département de l’Agriculture. Un premier décaissement de plus de 718 millions de dirhams sur le prêt global que l’Agence japonaise de Coopération internationale (JICA) a déjà été effectué. Comme c’est le cas pour le Japon, d’autres bailleurs réitèrent leur appui au PMV avec une deuxième ligne de financement, «ce qui témoigne de la crédibilité du programme d’action du département vis-à-vis de ses partenaires financiers», précise Akhannouch. A fin octobre 2015, le bilan des réalisations fait apparaître un niveau de décaissement de l’ordre de 65%. Les bailleurs traduisent ainsi leur satisfaction quant au taux d’exécution des projets qu’ils ont décidés de financer. Euphémisant les retards accusés pour certains projets, soit 8,6% des budgets alloués (2 milliards de dirhams).