Flexibilisation du dirham : à quand la prochaine étape de la réforme ?
A quand la prochaine étape en ce qui concerne la réforme du régime de change ? Cette question taraude nombre d’opérateurs et d’experts. Voici la position de Bank Al-Maghrib et du ministère des Finances sur le sujet.
La flexibilisation du cours de change du dirham suit son cours. Cette réforme, actée depuis janvier 2018, est sur les bons rails selon les autorités compétentes. C’est en effet à l’occasion d’une rencontre, en marge de la visite de travail au Maroc de la directrice générale du FMI (Fonds Monétaire International) du 17 au 20 février, que le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun et le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri ont passé en revue la réforme en vue de rassurer sur sa mise en œuvre en cours. « La flexibilité du dirham est un choix souverain fait par le Maroc. L’objectif est d’aller progressivement vers le flottement qui arrivera dans un certain nombre d’années que nous n’avons pas encore arrêté, parce que nous sommes dans une démarche volontaire, graduelle. Nous ne voulons pas que cela soit imposé un jour sous la contrainte de chocs extérieurs. Certains pays ayant subi ces chocs exogènes ont été contraints de dévaluer leur monnaie pour pouvoir survivre », a souligné le ministre des Finances. Mohamed Benchaâboun a aussi indiqué que les indicateurs jusqu’à présent, montrent que le dirham est bien aligné et que les indicateurs macroéconomiques du Maroc permettent d’aller plus loin.
Etape par étape
« Aujourd’hui, il appartient au Maroc, c’est-à-dire au ministère des Finances et à la Banque centrale, de se mettre d’accord sur la date du déclenchement de la phase suivante de cette réforme», a laissé entendre le ministre. Ce qui veut dire que l’étape suivante de cette réforme pourrait démarrer incessamment.
Pour sa part, Abdellatif Jouahri a aussi insisté sur le fait que cette réforme doit se faire étape par étape. « Ce que nous avons commencé correspond à la première phase de la première étape. Si nous devons élargir plus, cela ne sera que la deuxième phase toujours de la première étape. Nous n’avons pas fait ce choix dans une crise de change, puisque nous avons encore un volume de réserve de change confortable que le FMI reconnaît d’ailleurs. Donc, nous sommes plus à l’aise de bien séquencer les étapes », a rassuré le Gouverneur de la Banque centrale. Il a estimé qu’il faut prendre le temps nécessaire, car cette réforme est une réforme qui doit être capable de supporter les autres à venir visant à davantage booster la compétitivité du pays. «Il est important pour nous de savoir que les opérateurs, notamment les PME, ont bien assimilé ce régime flexible avec tous les outils mis en place par les autorités pour leur permettre de se couvrir», a-t-il conclu.