FMI : Une « satisfaction mais » pour le Maroc
La mission de consultation du Fonds monétaire internationale (FMI), en visite au Maroc du 21 octobre au 4 novembre, est satisfaite de la gestion macroéconomique prudente et la poursuite des réformes structurelles. Toutefois, elle se montre impatiente dans la mise en place de la réforme de retraite et la réduction des disparités sociales et régionales.
Dans le sillage d’une gestion macroéconomique prudente, la croissance au Maroc devrait atteindre 4,7 % en 2015 d’après le FMI. Ce taux sera réalisé grâce à une bonne campagne agricole. Cependant, la reprise de l’activité non agricole reste modérée, notamment en raison d’une reprise économique en Europe plus lente que prévu. En 2016, la croissance devrait ralentir à 3 % du fait du retour de l’activité agricole à un niveau normal, et devrait s’accélérer progressivement à moyen terme pour s’approcher de 5%.
Pour sa part, le déficit budgétaire continue de baisser ces dernières années grâce aux mesures prises par le gouvernement, notamment la réforme des subventions aux produits pétroliers. L’évolution budgétaire jusqu’à fin septembre est positive et en ligne avec l’objectif de 4,3% du PIB fixé pour 2015. Le FMI salue, ainsi, les efforts déployés pour continuer de renforcer les finances publiques, comme en témoigne le projet de loi de finances 2016 visant à ramener le déficit budgétaire à 3,5% du PIB.
L’institution financière félicite le gouvernement marocain pour son intention d’adopter un nouveau régime de taux de change plus flexible, qui faciliterait la diversification en cours de l’économie, renforcerait son intégration à l’économie mondiale et sa capacité d’absorption des chocs extérieurs. Il est à relever que le déficit des transactions extérieures courantes continue de se réduire en 2015 et devrait atteindre 1,5% du PIB.
Le FMI a pris, également, note avec satisfaction les efforts déployés par les autorités qui continuent à renforcer le cadre de la politique financière en mettant en œuvre la loi bancaire 2014 et les normes de Bâle III, ainsi que la surveillance des risques systémiques. L’adoption de la nouvelle loi portant sur les statuts de la banque centrale renforcerait davantage son indépendance et son rôle en matière de supervision bancaire et de stabilité financière.
Par ailleurs, le FMI recommande au Maroc de rendre le système fiscal plus efficient et plus équitable. Il est également urgent de réformer le régime des retraites afin d’assurer sa viabilité. Ces réformes contribueraient à orienter la dette publique à la baisse.
Enfin, « même si le taux de pauvreté, de chômage et les inégalités ont diminué au cours des dix dernières années, il reste beaucoup à faire pour que les bienfaits de la croissance soient mieux partagés » atteste l’institution financière. Il convient en particulier de réduire les disparités sociales et régionales, de continuer d’accroître le taux d’activité des femmes, et d’améliorer la qualité de l’éducation et de la couverture médicale.