Le Président de la Fédération du Football nous annonce l’avènement du professionnalisme. Pour l’instant les clubs sont toujours des associations ou quelques supporters font la loi, destituent les Présidents, imposent les changements d’entraineurs.

En France les clubs qui ont assuré leur montée sur le terrain sont recalés par un gendarme financier parce que celui-ci juge leur budget insuffisant. Chez nous, les clubs dépensent de l’argent qu’ils n’ont pas. Les chiffres concernant les transferts augmentent chaque saison, un joueur moyen marge à dix briques par mois. Dès le mois de novembre nous assisterons à des grèves de joueurs pour réclamer leurs salaires. La plupart des clubs ne peuvent pas tenir leurs engagements. C’est couru d’avance.

La désaffection du public, le peu d’enthousiasme des sponsors, la faiblesse des droits télés font que le modèle économique ne tient pas. Ceci de manière globale si on prend club par club on se rend compte par exemple que le Raja et Kenitra ne jouent pas dans la même division.

Ensuite il y a l’arnaque des Présidents « mécènes » qui refusent de partir avant de récupérer ce qu’ils ont prêté au club. Ce n’est pas une spécialité des petits clubs, une institution nommée le MAS vit cette situation.

Dans ce contexte parler de professionnalisme imminent c’est rêver debout. De vraies questions se posent au préalable. Le statut des clubs doit changer. On ne peut rien construire avec le statut hybride actuel qui devrait être transitoire. Plus lancinant peut xxxx faire vivre autant de clubs dans l’élite ? Il faut croire non. Les responsables ont un discours politicien. Ils affirment qu’il faut assurer la représentation de toutes les régions. On peut accepter le principe, à condition de dégager les ressources nécessaires. Or que voit on dans les petites villes ? Des Présidents qui harcèlent les autorités pour payer les salaires. 

Même si on règle ces questions de structures, pour pérenniser un modèle économique, il faudra l’essentiel : produire du spectacle pour attirer le public. Ce n’est pas le cas actuellement, parce que le spectacle fourni est souvent affligeant. Le FUS, le club le mieux géré du Maroc n’a pas de supporters. C’est la preuve que l’argent n’est qu’une donnée du problème.