«Les tenants d’une mondialisation triomphante nous avaient prédit un monde où l’argent-roi fluidifierait les relations entre les pays. Mais les différentes crises dans le monde ne sont que le retour des Etats dans la gestion de leurs affaires». C’est en ces termes, quelque peu provocateurs, que Charles Saint-Prot, directeur de l’Observatoire des Etudes Géopolitiques, a ouvert le forum intitulé «L’Asie: quels enjeux géostratégiques et économiques pour le Maroc?», organisé par l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales) les 12 et 13 juin dernier à casablanca. Cette grande rencontre sur les relations internationales a été l’occasion pour Jawad Kerdoudi (photo), président de l’IMRI, de présenter son livre «Une géopolitique du Maroc».
Le sujet est d’actualité depuis la fin de la décennie 90, lorsque le monde était censé trembler devant l’éveil imminent de la Chine. Moins de 20 années plus tard, l’Empire du Milieu s’est réveillé et le monde s’est uni autour et pour le commerce international. Quant à Tawfik Mouline, directeur de l’IRES (Institut Royal des Etudes Stratégiques), il estime que «le potentiel des relations entre le Maroc et l’Asie est énorme. Pour le Royaume, il y a nombre de forums internationaux et autres instances où il devrait être présent et représenté». Pour sa part, Jean-Claude Martinez, enseignant à l’Université parisienne d’Assas, il s’est penché sur les flux douaniers, expliquant que les crédits de douane, devenus déductibles pour les importateurs, sont maintenant une monnaie d’échange sur les marchés mondiaux. Quant à Jochen Lobah, représentant de la Fondation Hans Siedel, il a déclaré que l’Asie est une puissance montante dont la stratégie ne peut être lue avec le prisme occidental.