Franc succès pour la 1ère édition de l’université d’été de la CGEM
Le rideau est tombé sur la première édition de l’université d’été de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). Pendant deux jours, des dizaines d’intervenants ont partagé leur vision des défis et mutations actuels auxquels sont confrontées les entreprises marocaines. Mais d’entrée, toutes les voix s’unissent pour dire que cette première édition est un franc succès à bien des égards. Le nombre de participants de haut rang venant de divers horizons, tant de la sphère publique que privée, et la qualité des débats ayant marqué ces deux jours témoignent bien de cette réussite. La deuxième journée a notamment permis aux pouvoirs publics et aux collectivités territoriales décliner leur approche des différentes transformations en cours, en particulier au sein de l’entreprise marocaine et aussi comment ils s’y adaptent en vue de continuer à garantir un environnement sain de progrès pour l’entreprise. Ainsi, au niveau panel intitulé « Territoires : Leviers de croissance partagée », qui a réuni Mustapha Bakkoury, président de la région Casablanca-Settat et président de Masen, Nizar Baraka, président du CESE, Abdellatif Zaghnoun, directeur général de la CDG, Khalid Safir, directeur général des Collectivités locales et Nourredine Bachir, président de CGEM oriental. « C’est au privé de prendre le relais aux côtés des pouvoirs publics », a estimé Abdellatif Zaghnoun. Pour sa part, Khalid Safir a mis un accent particulier sur la régionalisation, qui pour lui constitue une nouvelle organisation du territoire, avec plusieurs acteurs. « C’est un choix stratégique qui place la région comme territoire pertinent de l’action en termes de développement économique et social durable. L’Etat aussi est en pleine mutation et réorganisation interne. Une charte de déconcentration devrait être signée d’ici la fin du mois d’octobre. C’est-à-dire que l’Etat que va créer des divisions régionales autonomes auront la mission de piloter tout ce qui concerne l’action et le développement. L’Etat est à l’écoute des opérateurs, qui eux-mêmes peuvent acteurs du développement économique des régions dans lesquelles ils se trouvent, à travers leur participation. Aujourd’hui, les conseils de région dispose d’une instance de concertation entre les conseillers régionaux et le monde des affaires. Et vous avez aussi la réforme très importante des Conseils régionaux d’investissement qui constitue une nouvelle manière de favoriser l’environnement des affaires », a soutenu Khalid Safir. Il faut dire qu’aujourd’hui et face aux multiples défis liés à la transformation, le public et le privé doivent marcher main dans la main. Dans ce sens, Mustapha Bakkoury a insisté sur la nécessité de revoir certains textes dans l’appareil de l’Etat pour favoriser cette marche, et aussi tirer les conséquences des expériences passées. « Nous devons avoir à l’esprit que la régionalisation doit réussir. Certaines régions vont échouer, mais l’objectif est c’est la réussite », a-t-il souligné. Abdellatif Zaghnoun a renchéri en estimant que les régions doivent désormais avoir un rôle important dans l’élaboration, l’exécution et le pilotage des projets structurants qui seront à la base des transformations économiques réelles. « On doit aux régions les capacités nécessaires pour pouvoir parvenir à cela. La Caisse de Dépôts et de Gestion peut accompagner les régions pour tout ce qui concerne la maîtrise d’ouvrage délégué. Nous pouvons aussi les accompagner dans tout ce qui porte sur les réalisations d’étude et bien d’autres. Dans ce cadre, nous avons déjà engagé un partenariat exemplaire avec la région de Marrakech », a-t-il fait remarquer.
Le gouvernement totalement mobilisé
Une chose est sûre, c’est que ce panel a permis au secteur privé et aux pouvoirs publics de s’entendre mutuellement en vue de prendre un nouveau départ pour relever les défis à venir. Les membres du gouvernement ne sont pas non plus restés en marge de l’université d’été du patronat. En effet le dernier panel de cette première édition, intitulé « L’Etat s’engage : Quels programmes pour impulser le changement ? » a accueilli le Chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Otmani, le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun. Ainsi, le chef de l’exécutif et son équipe ont rassuré la salle sur les progrès réalisés par le Maroc ces dernières années dans plusieurs secteurs (industrie, agroalimentaire…) ayant permis au Royaume de donner une nouvelle dynamique à son économie, et aussi les difficultés qu’il reste à surmonter. Le gouvernement a également salué l’initiative prise par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), et s’est engagé à poursuivre les efforts en cours en vue de permettre aux opérateurs d’évoluer dans un environnement réunissant toutes les conditions nécessaires à leur réussite. « C’est satisfaisant de constater que la CGEM continue son chemin inlassablement, avec des évolutions remarquables. La CGEM est une institution très importante pour le pays. Elle a réalisé beaucoup de choses et a tenu bon dans les moments difficiles », a notamment souligné Moulay Hafid Elalamy, également ancien président de la CGEM. Pour sa part, Salaheddine Mezouar, nouveau président du patronat, a salué la mobilisation de tous ceux qui ont participé à la réussite de cette première édition de l’université d’été de la CGEM et a affirmé que cette initiative va désormais s’inscrire dans la pérennité. Le prochain rendez-vous est donc pris pour la première semaine du mois de septembre 2019. « Nous avons eu deux jours de débat sans langue de bois. L’université d’été est un espace qui permet de sortir des sentiers battus. Nous avons assisté à d’intéressants débats dans lesquels les intervenants ont pris de la hauteur. Le secteur privé a besoin de son partenaire public, du gouvernement, des responsables territoriaux, des partenaires sociaux, des universités. Nous sommes dans un environnement dans lequel les promesses d’un gouvernement de faire un bilan après cinq ans n’est plus rassurant, n’est plus en phase avec les attentes de la société. Donc, il s’agit de savoir comment changer le mindset pour adopter une approche effective de la gestion des réalités », a-t-il soutenu. Il a également évoqué dans son discours de clôture, les problématiques des TPE qui constituent 92% du tissu économique national. « Ces TPE sont confrontées à des multitudes de petits problèmes. Ces petites structures souffrent de délais de paiement et bien d’autres », a-t-il ajouté. Le chef du patronat a aussi fait remarquer que le Maroc a besoin d’un dispositif un peu plus stimulant pour attirer l’investissement qui va générer des emplois pour la jeunesse. Soulignons que la cérémonie s’est terminée par la remise de prix aux gagnants du hackathon qui a eu lieu dans le cadre de cette première édition de l’université d’été de la CGEM placée sous le thème « Une entreprise forte, un Maroc gagnant ». Trois prix ont ainsi été décernés aux trois premiers du concours. LaFactory, incubateur de startups, a pris l’engagement de prendre les trois gagnants sous son aile afin de les aider à monter leurs startups.