France : la faillite du macronisme
La doxa néolibérale est en échec, la France est bloquée, le Président Macron, n’a réduit ni les déficits, ni la dette et a mis des millions de Français dans la rue.
Seuls les naïfs ont pu croire au fameux «en même temps» du candidat Macron. Il expliquait que ses cadeaux aux riches, par le phénomène du ruissellement, cette arnaque conceptuelle, finiraient par relancer l’économie, créer des emplois, réduire les déficits et permettre une meilleure cohésion sociale.
Il a d’abord essuyé l’une des jacqueries les plus cinglantes, celles des gilets jaunes qui menaçaient de marcher sur son palais. Courageux, mais pas téméraire, il a fini par lâcher 17 milliards d’euros et surtout par abandonner le dogme du contrôle du déficit budgétaire. Dogme d’autant plus idiot que la France emprunte à un taux négatif.
A mi-mandat, personne ne comprend plus rien à sa réforme, même pas ses ministres
Pour sauver son quinquennat et satisfaire les banquiers, il ne lui restait que sa grande réforme, systémique, des retraites. C’est devenu une véritable usine à gaz, et les Français sont tous dans la rue.
Déchirer le contrat social
Le modèle social français est l’un des plus solidaires du monde. Ses bases ont été établies par le Conseil National de la Résistance à la fin de la seconde guerre mondiale. Il a été renforcé par les luttes sociales et les acquis qui ont été arrachés. Dans ce cadre, des professions ont réussi à imposer des conditions de départ plus avantageuses pour le départ à la retraite. Il y a 42 systèmes de retraites en France.
Le candidat Macron avait promis de passer à un système par points qui serait plus juste et plus équitable et donc la fin de tous les régimes spéciaux. A mi-mandat, personne ne comprend plus rien à sa réforme, même pas ses ministres si l’on en juge par leurs contradictions affichées.
Qui décidera de la valeur du point ? Quand s’appliquera la réforme ? Quelles compensations pour ceux qui perdront des droits acquis ? Macron, faute de répondre à ces questions, a mis le feu aux poudres. Les Français sont vent debout pour protéger les retraites.
Cette défaite, ajoutée à ses déboires à l’international, sonne la fin du macronisme. Il ne peut plus réformer, parce qu’il n’a plus un soutien populaire conséquent. Sa grande chance c’est qu’entre lui et Marine Le Pen c’est le vide. Il pourra donc se représenter en espérant que le plafond de verre, ce réflexe anti-extrême droite, fonctionne. Ce n’est plus acquis et il se pourrait que parce qu’il s’est attaqué aux plus faibles, Macron soit le fossoyeur de la démocratie.