Eric Zemmour, polémiste d’extrême droite, une sorte de Bannon français est crédité de 17 % des voix, ce qui pourrait le mener au deuxième tour. C’est la sensation de cette précampagne, les médias alimentent le phénomène, et les politiques oublient leurs propositions, pour suivre les polémiques, les outrances quotidiennes de Zemmour, dévalorisant le débat public.

Eric Zemmour n’a pas de pensée. Il a un postulat d’un simplisme extraordinaire. Pour lui, l’immigration amène l’Islam, l’Islam, le terrorisme. C’est consternant, mais cela attire des voix.

Il va plus loin, il a la conviction que « l’Islam n’est pas compatible avec les valeurs de la France ». Quand on lui oppose que l’Imam de Bordeaux est pour une acculturation, contre le voile, il rétorque que cet Imam ne représente rien.

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Quand le ministère de l’Intérieur dit que sur les 2500 lieux de culte musulmans, il y en a 93 qui sont à surveiller, il répond c’est de l’aveuglement. Il parle de remigration, c’est-à-dire renvoyer les musulmans chez eux. C’est juste impossible à faire, parce qu’ils sont en majorité Français.

Il s’attaque aux Juifs, exonère Pétain, doute de l’innocence de Dreyfuss, comme pour se faire pardonner ses origines. Ce qu’il dit sur les femmes est exécrable, c’est un individu vraiment à vomir.

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Mais le problème ce n’est pas Zemmour. Le drame français, c’est que le tiers des électeurs penchent pour l’extrême droite. D’abord, parce que le lien entre insécurité et immigration est devenu un lien commun. L’échec de l’intégration à la française est dans ce lien. La ghettoïsation fait que, la misère aidant, il y a plus de délits dans les banlieues qu’à Neuilly.

Cette France rancie, qui invoque l’insécurité culturelle est une France qui fait peur. C’est la politique sociale qui permettra de la rassurer. Sinon, elle se choisira un Zemmour encore plus extravagant.