Gouvernement : la possible sortie par le haut
L’exécutif converti n’arrive pas à reprendre la main et si ce n’était qu’une question de communication ?
Saad-Eddine El Otmani ne sait plus à quel saint se vouer, toutes les décisions de son gouvernement sont contestées par une opinion publique remontée à bloc. L’heure administrative a joué un rôle très négatif dans la disparition du lien entre l’exécutif et la population.
Mais ensuite, les décisions prises ne sont pas toutes mauvaises, loin de là. N’empêche, qu’elles n’impriment pas ou sont fortement contestées. Ainsi, à peine a-t-on annoncé l’extension du Ramed que les bénéficiaires contestent le paiement de leur quote-part pourtant prévue par la loi.
C’est avec encore plus d’incompréhension que l’on suit les évolutions sur le terrain des impôts. La fraude fiscale est un sport national, mais les efforts de la DGI, étaient bien perçus quand ils ne concernaient que les professions libérales. Cela a changé avec les dispositions concernant les commerçants. Les grèves ont été largement suivies. Le gouvernement a cédé rapidement, preuve qu’il aurait pu éviter cette crise avec de la simple concertation.
Les grèves sectorielles, la contestation de toutes les décisions ne sont que la partie visible de l’iceberg. Le profond malaise c’est qu’il y a un mur d’incommunicabilité entre l’exécutif et les populations et que c’est ce mur qu’il faut absolument abattre et le plus tôt sera le mieux.
Même quand il y a une décision qui ne peut susciter que de l’adhésion, elle n’imprime pas. Le décret sur la déconcentration est un pas de géant dans l’organisation administrative marocaine. Il donne enfin un contenu à la régionalisation. Mais le gouvernement n’a pas réussi à le vendre. On aurait pu imaginer une grande réunion avec tous les présidents de région devant la presse pour le médiatiser. Le seul communiqué ne suffit plus.
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