Blog de Jamal Berraoui

Grandeur et décadence de la politique par ( Jamal Berraoui )

Normalement, la << Une >> devrait entamer la diffusion d’une émission, documentaire sur de grands noms de la vie politique marocaine. Allal El Fassi, Abderrahim Bouabid, Réda Guédira sont au programme. Juste à l’évocation de ces noms, je frémis. C’étaient des hommes de conviction, tous les trois, chacun de son point de vue, ont combattu l’Etat d’exception installé en 1965, qui a abouti aux deux tentatives de coup d’Etat, à l’installation de la terreur.  J’ai énormément de respect pour Sidi Allal, par rapport à sa probité, à la sincérité de son engagement, même sans partager ses idées, le moins du monde. Réda Guédira était un véritable libéral. Il a sorti  les crocs pour défendre la liberté de conscience il y a plus d’un demi-siècle. Ceux qui l’ont connu lui prêtent un aspect comploteur. Je ne peux apporter aucun témoignage parce que je ne l’ai pas connu. Abderrahim était mon zaïm. Que des gens, des carpettes osent dire qu’il était indic, me révolte. Mais l’histoire jugera. Et j’ai envie de voir l’émission, qui lui rendra peut-être justice. Aujourd’hui, quel que soit le positionnement, il faut être naïf pour continuer à faire de la politique, sans intérêt personnel, juste pour  défendre des idées. J’en fais partie, parce que je ne me résous pas à abandonner ce qui a structuré ma vie, une certaine idée du progrès, de la solidarité sociale, du devenir de mon pays. Mais sincèrement, le débat public est en dessous de tout. A l’intérieur des partis, les clivages se font sur les positions, les privilèges, la gestion des appétits. Ben Ameur, Ahmed Benjelloun ont quitté l’USFP sur la base d’un clivage idéologique réel, sur le refus de continuer à figurer dans des institutions issues d’élections bidons. C’était très respectable, même si l’histoire leur a donné tort. De quoi s’agit-il aujourd’hui ? de carrière personnelle, d’appétits individuels uniquement.
Cela traverse tous les partis, y compris le PJD. C’est criminel parce que cela met la stabilité du pays, la construction démocratique en péril. C’est dégoutant, mais il faut le combattre à l’intérieur des structures partisanes, ou en créant un parti exemplaire. C’est dur à  vivre, mais si nous voulons une démocratie, il nous faut réinventer une vie politique, capable de nous offrir de nouveaux Allal, Abderrahim, Torrès, Abdellah Ibrahim etc… Sinon tout s’écroulera. 

 
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