HCP : la prévision de croissance revue à la hausse
La prévision de croissance de l’économie nationale pour l’année 2017 a été revue à la hausse, en se situant à 4% au lieu de 3,5% estimée auparavant, a annoncé, mercredi à Casablanca, le Haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami.
Les prévisions de croissance économique pour l’année en cours, établies initialement dans le budget économique prévisionnel publié au mois de janvier 2017, sont révisées à la hausse sous l’effet des bons résultats de la campagne agricole 2016-2017 et de la conjoncture nationale moyennement favorable dans laquelle évoluent plusieurs activités marchandes, a expliqué Ahmed Lahlimi lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation de la situation économique nationale en 2017 et ses perspectives pour 2018.
Dans ces conditions, la croissance économique continuerait d’être tirée par la demande intérieure, qui serait soutenue par la progression de la consommation finale nationale dans le contexte d’une relative détente de l’inflation, a-t-il précisé, notant qu’elle serait également confortée par la consolidation de l’effort d’investissement qui, malgré le recul de son rythme de croissance lié en partie au retard pris dans la promulgation de la loi de finances 2017, semble maintenir son rythme tendanciel de progression.
Les bonnes conditions pluviométriques associées à l’amélioration des superficies cultivées devraient permettre la réalisation d’une production céréalière en hausse de plus de 200% par rapport à la campagne précédente, a fait savoir Ahmed Lahlimi, ajoutant que la production des arboricultures devrait s’améliorer et celle des cultures industrielles et maraîchères afficheraient un affermissement par rapport à l’année précédente. Le secteur agricole, profitant d’une répartition relativement favorable dans le temps et l’espace de la pluviométrie, d’une disponibilité coordonnée des facteurs de production et d’une bonne gestion de leur utilisation, devrait contribuer à porter la valeur ajoutée du secteur primaire à 13,9% en 2017, après une baisse de 11,3% en 2016 et sa contribution au PIB à 1,7 point, au lieu d’une contribution négative de 1,4 point, une année auparavant.
Tenant compte d’une amélioration relative de la pêche maritime, a-t-il poursuivi, la valeur ajoutée du secteur primaire devrait afficher une croissance de 13,9% en 2017, contre une baisse de 11,3% en 2016, contribuant, ainsi, positivement à la croissance du Produit Intérieur Brut de 1,7 point au lieu d’une contribution négative de 1,4 point une année auparavant.
Selon le Haut-commissaire au Plan, les activités non-agricoles seraient de leur côté en légère amélioration, passant de 2,2% en 2016 à 2,5% en 2017 sous l’effet particulièrement de la reprise des activités secondaires qui afficheraient une hausse de 2,4%, contre 1,2 % en 2016.
Les industries de transformation, qui représentent 60% du secteur secondaire, devraient s’accroître de 2,2% au lieu de 0,8% en 2016, alors que la croissance des industries chimiques et para-chimiques, des industries du textile et du cuir et des industries alimentaires devrait se raffermir, a-t-il dit, notant que les activités du secteur tertiaire devraient connaître une hausse de 2,6% en 2017, tributaire notamment à la légère amélioration des activités des services marchands de 2,8% au lieu de 3,1% en 2016. Concernant les services des administrations publiques, dont la valeur ajoutée représente 18% du secteur tertiaire, ils continueraient d’afficher une légère croissance de 1,4%, contre 0,9% en 2016.
Dans ce contexte, et compte tenu d’une évolution de 3,9% des impôts et taxes sur produits nets de subventions, le PIB devrait enregistrer une croissance en volume de 4% en 2017 au lieu de 1,2% enregistrée en 2016, alors que l’inflation mesurée par le niveau général des prix se situerait aux alentours de 1% au lieu de 1,6% enregistré en 2016, a fait observer le Haut-commissaire au plan.
La demande intérieure qui serait en hausse de 3,9% en volume en 2017 au lieu de 5,5% en 2016, contribuerait pour 4,3 points à la croissance du PIB au lieu de 5,9 points en 2016, alors que la contribution de la demande extérieure qui serait négative devrait toutefois s’améliorer, passant de -4,7 points en 2016 à -0,2 point en 2017, a-t-il indiqué.
Pour ce qui est du financement de l’économie, avec une hausse de la consommation finale nationale en 2017 de 5,6%, et du PIB à prix courants de 5% au lieu de 2,8% en 2016, l’épargne intérieure serait ainsi de 22,5%, a affirmé le Haut-Commissaire au plan, ajoutant que compte tenu des revenus nets en provenance du reste du monde qui devrait représenter 5,8% du PIB, l’épargne nationale attendrait 28,3% du PIB en 2017.
En ce qui concerne les finances publiques, le taux de la dette publique globale devrait atteindre 80,9% du PIB en 2017 au lieu de 81,4% en 2016, a estimé Ahmed Lahlimi, soulignant que la masse monétaire continuerait d’enregistrer un taux d’accroissement modéré de l’ordre de 3,9% en 2017 au lieu de 4,7% en 2016.
Compte tenu de ces indicateurs, l’économie nationale devrait améliorer ses performances et continuer à subir l’effet de ses déficits structurels, a souligné le Haut-commissaire au Plan. D’un contexte international invitant plutôt à l’optimisme, l’économie nationale bénéficierait d’une demande extérieure en hausse de 4% en 2017 et 2018, et participerait à une progression de 4% de cette cartographie favorable de la croissance mondiale, a fait savoir Ahmed Lahlimi.
En attendant que les investissements dans les infrastructures économiques et sociales et les réformes de structure donnent leur plein effet en matière d’attractivité vers les secteurs productifs des capitaux privés, en particulier nationaux, et contribuent ainsi à apporter cette nécessaire diversification des activités non-agricoles et la non moins nécessaire augmentation de leur compétitivité, le niveau de croissance de l’économie nationale continuerait à rester dépendant de la pluviométrie tournant autour de 2% en cas de mauvaises années agricoles, et de 4%, dans les cas contraires, a-t-il expliqué.
Selon Ahmed Lahlimi, malgré une activité économique sous contrainte des fluctuations climatiques, la consommation privée devrait, comme l’indique le budget économique, progresser, après 3,4% en 2016, de 3,7% en 2017 et 3,2% en 2018, contribuant respectivement par 2,1 points et 1,8 point à la croissance économique globale.
Toutes les composantes de la société marocaine et, en particulier ses forces vives économiques, sociales et politiques sont appelées à adhérer à toutes les implications des réformes de structure nécessaires pour éliminer toutes les menaces latentes, aussi bien dans le tissu économique que dans les finances publiques, dans le système de valorisation des ressources humaines que dans le mode de gouvernance nationale et régionale, afin d’assurer à l’économie nationale les conditions favorables d’un minimum d’endogénéisation de son financement et au pays les chances de continuer à valoriser les atouts que lui procurent son cadre constitutionnel, son poids historique et son dynamisme géostratégique, a-t-il affirmé.
S’agissant des perspectives économiques de 2018, le Haut-commissaire au Plan a fait savoir que ces perspectives montrent également la continuité de la forte dépendance de l’activité agricole des conditions climatiques, et confirment le ralentissement de la croissance économique nationale ; particulièrement les difficultés pour les activités non-agricoles à se réinscrire dans le sentier de croissance de plus 4% réalisé avant la crise économique internationale de 2008.