Hoda Sâad: elle dialecte à tout va.
Mawazine fait cette année appel à une artiste marocaine intrigante, évoluant au Moyen Orient. Auteur-compositeur et interprète, Hoda Saâd tonnera son amour pour la langue de son pays qu’elle a popularisée là où elle vit. Parcours.
C’est une jeune ancienne prodige que Mawazine Rythmes du monde invite pour assurer l’avant dernière soirée de la nouba rbatie. A moins d’un quart de siècle, Hoda Saâd compte des compositions pour Tahra Hamamish et Asmaa Lamnawar entre autres. C’est paradoxalement, une élimination en 2006 (l’émission X Factor Liban) qui lui ouvre les portes de la célébrité. Le relais est alors assuré par la chaîne Rotana qui lui produit son premier single «Irtaht». Parmi les titres de l’album éponyme qui contenait en 2009 ce succès, Hoda Saâd reprend un classique osé à son époque : «Jit Nsaydo ouw Sayadni» du lourd en thème Samy Elmaghribi, décédé en 2008. Le choix de cette étonnante reprise, Hoda l’explique simplement. Elle a grandi en l’écoutant à tue-tête, «programmée» frénétiquement chez elle.
Elle en a été, disons biberonnée, sa famille éprise d’art, de musique aux premières loges. Ce qui n’étonne point lorsqu’on sait que ses géniteurs la poussent à l’âge délicat de douze printemps à fréquenter le Conservatoire. Elle en ressort imbibée de création, bête et disciplinée, majeure avant l’heure. Dans le même «Irtaht», Hoda Saad réalise le très côté «Matfekernich», chanté dans sa langue natale. Le Moyen Orient en fait, alors, l’un de ses succès de l’année.
Ce qui est une corpulente affaire. Elle réalise aussi un duo avec Majid Al Mouhandis, «Bghito Oualla Krahtou», qu’elle compose et dont le clip est tourné en Turquie. Cette association figure sur le deuxième opus de la Marocaine, «Tayr El Hob», paru en 2011. Pour rappel, l’album ne fait appel qu’au dialecte marocain. Comme quoi, réussir ailleurs peut aussi faire écho de l’ici. ■