Horizon ombrageux pour les producteurs marocains du jus industriel
Mauvaise nouvelle pour les producteurs marocains de jus de fruits industriel. Alors que le secteur est déjà en baisse tendancielle depuis plusieurs années, le Maroc s’attend à une augmentation record de sa production en agrumes au titre de la saison 2020-2021.
Selon les dernières estimations du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, la production agrumicole devra s’accroitre de 29% par rapport à la saison précédente, grâce principalement à l’arrivée sur le marché de nouvelles plantations d’oranges, de citrons ou de mandarines dans le cadre du Plan Maroc Vert. Une prouesse qui va permettre au Maroc de dépasser le cap de 1,5 million de tonnes (Vs 1,2 million récolté lors de la campagne 2018/19) et de consolider, au passage, sa position au sein du top 10 des principaux producteurs mondiaux de l’orange (en 2018, il était classé 8ème derrière le Brésil, les Etats-Unis, la Chine, l’Espagne, le Mexique, l’Afrique du sud et l’Egypte).
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Et si cela est une aubaine pour les exportations agricoles marocaines dont les agrumes représentent un produit phare, il en va tout autrement pour les opérateurs du jus industriel. Pourquoi ? Tout simplement car quand les oranges sont abondantes, leur prix au kg baisse et le consommateur se rabat tout naturellement sur le jus naturel fait maison. Sachant que le jus d’orange représente plus de 50% des jus industriels vendus au Maroc, tous formats et tous types confondus (boissons fruitées, Nectar et Pur Jus), il existe naturellement des vases communicants entre la production industrielle et le prix sur le marché de bouche des fruits frais et plus particulièrement l’orange.
Aussi, après une année 2020 (effet Covid-19 oblige) déjà assez morose pour les cinq principaux acteurs qui se répartissent ce marché de près d’un milliard de dirhams (Coca-Cola Maroc, Moroccan food processing, Agro Juice Processing, Copag et Distra appartenant au holding industriel Mutandis), le prochain exercice s’annonce donc non moins compliqué. Une situation qui n’arrange pas un acteur comme le groupe Alj qui avait mandaté une banque d’affaires il y a deux ans, pour vendre sa filiale peu rentable, Moroccan food processing.