HP Maroc passe à l’offensive
Contrefaçon. Hp Maroc a tenu sa conférence anti-contrefaçon. Institutionnels et professionnels se sont réunis pour débattre d’un fléau qui cause 1 milliard de DH et 30.000 emplois de perdus. par Noréddine El Abbassi
Dans la guerre contre la contrefaçon, les marques américaines passent à nouveau à l’offensive. Les “coups de com’ “ sont devenus des rendez-vous annuels depuis une dizaine d’années. Cette fois-ci, c’est la marque d’appareils électroniques américaine Hp, qui a tenu sa conférence anti-contrefaçon, le 6 mai.
Mais comment lutter contre la contrefaçon dans un monde où la liberté de circulation de l’information est devenue quasiment une religion (le Kopism)? “Certes, c’est difficile de lutter contre la contrefaçon, lorsqu’il s’agit de produits culturels ou de logiciels. Mais lorsqu’on contrefait une cartouche d’imprimante, c’est la machine que l’on risque d’endommager”, explique Laila Bensaid, Sales Manager de Hp. Pour elle, la lutte contre ce fléau passe par les revendeurs: “Dans cette optique, nous organisons des opérations commerciales, avec des remises alléchantes pour les commerçants”, développe-t-elle.
Pour la représentante de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC), Nafissa Belcaid, Directeur du Pôle Signes Distinctifs: “le Comité de la Propriété Industrielle Anti-contrefaçon a mené une étude sur le phénomène. Il en découle que le volume de la contrefaçon, pour les seuls domaines du textile, le cuir, et les produits électroniques, est évalué à une valeur de 6 à 12 milliards de DH. Ce qui correspond à un pourcentage de 0,7% à 1,3 % du PIB, et se traduit par 1 milliard de pertes fiscales et 30.000 emplois perdus.”
Impossible de chiffrer le nombre de personnes qui vivent de cette activité.
Mais qu’en est-il de l’appareil répressif ? “Les décisions de justice fonctionnent bien, et une loi aux standards internationaux existe. Il faut juste s’en servir et l’appliquer”, rappelle avec force Elhoucine Ghars, conseiller en propriété industrielle dans le cabinet éponyme.
Pourtant, lorsqu’on sait qu’une Apple Watch coûterait 80 dollars à la production et 400 à la vente, on se dit que le niveau des prix pratiqués est de nature à faire le lit de la contrefaçon. L’économiste américain, Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Economie, n’a t-il pas prévenu que: “la cherté favorise la malhonnêteté”?