Hydrocarbures : le Maroc sous-exploré
Avec 0,04 puits aux 100 km², le Royaume est loin derrière en matière d’exploration pétrolière. Tous les efforts consentis cette dernière décennie sont insuffisants.
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Le Maroc dispose d’une géologie favorable et d’un bassin sous-exploré», lâche d’emblée Amina Benkhadra, directrice de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (Onhym), plantant le décor par rapport au secteur de l’exploration pétrolière au Maroc. Une exploration qui reste jeune et timide malgré l’importante évolution qu’elle a connue au cours de cette dernière décennie. En effet, depuis la promulgation du nouveau code des hydrocarbures en 1999, une politique de promotion a été menée par l’Onhym, qui a abouti à l’intéressement d’un certain nombre d’opérateurs étrangers pour faire des recherches. Ainsi, le nombre de permis de recherches accordés est passé de 45 en 1999 à 134 en 2013 avec une surface couverte actuelle de 458.000 km². Soit plus de 60% de la surface globale du Maroc. «Malgré cela, les efforts fournis pour améliorer l’exploration pétrolière restent insuffisants», avance l’ex ministre de l’Energie et des mines. Preuve en est, le nombre de forages qui n’a pas dépassé les 320 depuis, sur une dizaine d’années. Donc, une densité des puits par km² très faible. Quand sous d’autres cieux la moyenne est de 10 puits tous les 100 km², au Maroc elle n’est que de 0,04 puits km². Il y a donc un énorme potentiel d’exploration non exploité. L’enjeu est d’en connaître les raisons et de proposer des solutions à même d’y remédier. «L’investissement reste le premier frein», explique Benkhadra.
L’État, à travers l’Onhym n’investit qu’entre 60 et 70 millions de dirhams par an. Les partenaires quant à eux, sont sur des montant d’investissement variant entre 600 millions de dirhams et 1,2 milliard. Des montants faibles dans un secteur fortement risqué et capitalistique. L’onhym tente au mieux d’attirer des investisseurs capables de soutenir les efforts d’investissement jusqu’à l’atteinte de la phase de forage. D’ailleurs, pour cette année 2013, «si les engagements de nos partenaires sont respectés, nous ferons un saut qualitatif en la matière puisque nous prévoyons un investissement de 3 milliards de dirhams dans 12 forages», confie Amina Benkhadra. Par ailleurs, l’Etat doit également investir dans ce secteur car le problème de la dépendance énergétique du Maroc reste entier. Il ne faut pas perdre de vue qu’avec toute l’implication du Maroc au niveau des énergies renouvelables, ces derniers représenteront à l’horizon 2020 42% du mix énergétique. Les 58% restants seront toujours assurés par le charbon, le fuel et le gaz.