Hypnose pour RH : dopez les collaborateurs!
L’académie française d’hypnose Arche lance son programme de formation des managers. Plus qu’une technique de manipulation, elle est présentée sous la forme de techniques de développement personnel, et de communication pour faciliter l’apprentissage et l’accompagnement du changement.
L
’Académie française d’hypnose Arche programme une conférence sur le thème: “Hypnose. Quels apports en termes de management des talents et des équipes”, et ce le 29 mai, au siège de la CGEM. A l’annonce de cette conférence, on ne peut que se demander: “qu’est-ce qu’une technique utilisée dans des cas cliniques, pour arrêter de fumer, peut apporter à l’entreprise?” Selon Kevin Finel, formateur à l’Académie en question: “l’hypnose peut s’adapter à tout un ensemble de situations. Cela va de l’apprentissage, puisque le plus souvent les barrières mentales qui empêchent l’acquisition de nouvelles compétences relèvent du conditionnement. Jusqu’à la motivation des équipes et leur implication dans les projets de l’entreprise”. Concrètement, l’hypnose, comme la PNL qui en découle, sont un ensemble de techniques applicables dans la vie de l’entreprise. Par exemple, pour ce qui est de la conduite du changement. Au Maroc, le problème est qu’il y a souvent une force d’inertie à l’amélioration des processus de changement. C’est ce que dans le management marocain, on définit pudiquement, par “poches de résistances”. Dans sa conférence, Kevin Finel propose de prendre le problème à l’envers et de susciter l’adhésion des équipes à un projet par une communication orientée. Concrètement, c’est mobiliser les énergies latentes vers le progrès commun. “L’hypnose touche à tout ce qui est mental. A la manière d’être, à l’émotionnel et au comportemental. Il y a une part de travail personnel. Néanmoins, c’est aussi une technique de communication,” explique Kevin Finel.
L’hypnose appelée à intégrer les techniques de management
Au cours de la discussion, le discours du formateur est clair et limpide. Cela, même si l’on s’intéresse à une science de frontière, encore mystérieuse pour certains qui l’apparentent à du maraboutisme. Il n’en demeure pas moins que les sciences cognitives ont progressé depuis Mesmer et Charcot. Elles se sont développées et se sont introduites dans le monde de l’entreprise. Ainsi, un autre formateur de l’Arche, Jean Dupré, expliquait que la programmation neuro-linguistique (PNL) n’est qu’un ensemble de techniques d’hypnoses, rebaptisées pour rassurer. Aujourd’hui, de grandes écoles telles que l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris et Kadge Buiness School (anciennement appelée Euromed) enseignent ces techniques de management. “L’hypnose permet de gérer des états de fatigue et de stress et de sortir de certains blocages. Dans le sport de haut niveau, cela se retrouve lorsqu’on prépare des athlètes à puiser dans leurs ressources pour arriver à la performance”, poursuit Finel. A la fin de la discussion, on parvient à la conclusion que lorsqu’on recourt à l’hypnose dans la gestion des équipes, cela ne signifie pas que l’on manipule ces dernières, ni qu’on leur impose sa volonté. C’est avant tout, de travailler sur soi pour susciter l’adhésion et la cohésion des équipes. Tout combat, avant d’être remporté commence par une adhésion de soi-même. Après tout, le Grand Jihad est celui qu’on mène contre soi-même. En dernière analyse, l’hypnose n’est qu’un moyen pour se convaincre, de ce que l’on sait bien.