IFC et Bank Al-Maghrib décryptent les enjeux pour le secteur financier
Dans un monde de plus en plus connecté et digitalisé, grâce aux avancées de la technologie, la protection des données personnelles revêt un enjeu capital. En vue de mettre un accent particulier sur ces enjeux et les différentes mesures prises en la matière, dont notamment le règlement général de l’Union européenne sur la protection des données (RGPD), IFC (Société Financière Internationale), membre du groupe Banque Mondiale, Bank Al-Maghrib (BAM) et la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), ont organisé le 13 juin à Rabat une rencontre ayant réuni les différentes parties prenantes. Il s’agit d’un séminaire dont l’objectif était de faire la lumière sur comment le règlement général de l’Union européenne sur la protection des données (RGPD) fait face aux menaces croissantes pesant sur la confidentialité des données.
Notons que cette rencontre a été aussi organisée avec l’aide du Ministère des Finances du Japon, qui soutient étroitement les projets d’infrastructure financière de l’IFC au Maroc. Elle a notamment connu la participation des acteurs du secteur financier, des régulateurs, des représentants de ministères et de banques centrales et a été l’occasion de dresser un aperçu sur les mesures prises par les régulateurs et les acteurs privés en Europe pour mieux protéger les données à caractère personnel.
Force est de noter que cet événement s’inscrit dans le cadre d’un projet en cours de la Société Financière Internationale (IFC) et dont l’objectif est de renforcer l’infrastructure de reporting en matière de crédit au Maroc dans le but d’améliorer l’inclusion financière et de collaborer avec la Banque centrale dans le cadre de ses responsabilités institutionnelles. Il est à noter aussi que l’élaboration d’une législation sur les Crédit Bureau est intégrée dans ce projet.
Pour Xavier Reille, Directeur IFC pour la région du Maghreb, la disponibilité et la transparence des données partagées entre les institutions financières, les autorités de régulation et les autres acteurs financiers constituent des éléments essentiels pour un fonctionnement efficace des Credit Bureau. « La réglementation des Crédit Bureau est considérée efficace lorsqu’elle est adaptée à l’ère numérique et conforme aux lois sur la confidentialité des données, permettant ainsi d’élargir l’accès des particuliers et des PME au financement », a-t-il souligné.
Pour sa part, le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a fait remarquer que le séminaire est particulièrement opportun dans la mesure où il sensibilise par rapport aux menaces pesant sur la confidentialité des données et aux défis auxquels les régulateurs sont confrontés pour y faire face. « La loi relative aux Crédit Bureau est en cours d’approbation et nous œuvrons pour qu’elle soit parfaitement adaptée au monde numérique interconnecté dans lequel nous vivons et travaillons », a-t-il notamment assuré. Rappelons que Bank Al-Maghrib est pionnière dans ce domaine dans la région MENA, puisqu’elle a autorisé l’ouverture de deux Crédit Bureau. De même, BAM s’attèle actuellement à la refonte de son Registre national des crédits en s’inspirant des meilleures pratiques internationales. Il faut dire que le rôle de la CNDP dans cette perspective est également crucial. C’est le gendarme qui veille aux grains en matière de données à caractère personnel au Maroc. Ainsi, son président, Omar Seghrouchni, a, lors de ce séminaire, mis l’accent sur plusieurs aspects liés au sujet. «La réglementation de la confidentialité des données est passée au-delà de la simple législation pour se transformer en une culture de protection des données personnelles. Il est de notre responsabilité de renforcer et de diffuser cette culture au Maroc », a-t-il précisé.