Il fait l’actu : Houcine El Ouardi, ministre de la Santé
C’était le dossier chaud durant toute l’année dernière : le projet de loi relatif à l’exercice de la médecine, du moins au niveau de son article 60 qui a fait particulièrement débat car celui-ci ouvre le capital des cliniques à des investisseurs étrangers au monde médical. Ce qui n’est du goût des syndicats des médecins et des cliniques privées. Depuis, après avoir été approuvé en mai dernier par le secrétariat général du gouvernement, le projet de loi est soumis à l’examen des députés. Même pendant l’attente de la décision des députés, le bras de fer entre les professionnels et la tutelle s’est poursuivi. Mais depuis avant-hier, mercredi 21 janvier, les conseillers ont voté à l’unanimité le projet de loi. Houcine El Ouardi qui l’a porté à bras le corps, pourra enfin souffler. Il faut dire qu’avant d’être défendu par l’actuel ministre de la Santé, le projet, loin d’être nouveau, l’a été par ses prédécesseurs, Mohamed Cheikh Biadillah puis Yasmina Baddou. Les autorités le justifient par de « lourdes exigences d’efficacité, de qualité et d’efficience du système de soins » qui « imposent la diversification des modes d’exercice de la médecine et de nouveaux modes de financement et de gestion des structures de soins privés, qui deviennent de véritables entreprises ». Mais pour la majorité des professionnels qui s’inquiètent des effets de cette réforme sur l’offre de soins pour les citoyens, « l’Etat qui a déjà détruit le système public de santé, fait appel aux investisseurs privés non médicaux qui risquent de se concentrer uniquement sur les actes rentables, pour une population aisée souvent urbaine, au détriment des populations éloignées des centres de soins et surtout des plus pauvres ».
Quoi qu’il en soit, en coulisses déjà, les institutionnels marocains s’activaient pour les cliniques privées. S’ils étaient jusqu’ici peu bavards sur le sujet parce que la nouvelle loi libéralisant la détention du capital des cliniques n’avait pas été votée, les rapprochements opérés ainsi que les actes posés par certains d’entre eux ces derniers mois ne trompent pas, à l’instar des banques pour la finance islamique il y a quelques mois.