Entreprises & Marchés

Il y a trente quatre ans naissait Maroc Export

En 1980, l’institution ne comprenait dans son catalogue qu’un millier d’entreprises exportatrices, aujourd’hui, elle en compte plus de 5 000.

L’histoire des institutions ou des entreprises est toujours pleine d’enseignements et, à tout le moins, d’anecdotes, mais encore faut-il la raconter. Maroc Export, communément appelé Centre marocain des promotions des exportations (CMPE), a franchi ce pas à l’occasion de la célébration de son 34 ème anniversaire. Le bras armé de l’export marocain s’est laissé raconter. L’approche est intéressante : pour écrire cette histoire, le CMPE n’a pas eu recours à des nègres qui, dans la foulée, se seraient sentis obligés de la diluer ou encore de l’enjoliver. C’est ainsi qu’il a mis à contribution la mémoire vivante de l’entreprise dont l’histoire se confond avec celle de ce qui est devenu aujourd’hui le CMPE. Il s’agit de Mohamed Guédira, premier directeur général de l’institution jusqu’en 1992, une mémoire à laquelle on peut se fier. «Créé par un Dahir du 17 décembre 1976, le CMPE n’a démarré, réellement, ses activités qu’en 1980. En effet, sa création a coïncidé avec une période où l’Etat cherchait à se débarrasser de certaines entreprises publiques plutôt que d’en créer. C’est ainsi que le CMPE est resté dans les cartons pendant quatre années», raconte-t-il. Malgré tout, le CMPE va démarrer ses activités en 1980. «Cette année-là, le budget du Centre n’était pas prévu dans le projet de budget. Mais, le ministère des Finances de l’époque s’était arrangé à trouver un petit budget de démarrage. Parallèlement, l’Union européenne nous a envoyé un consultant », ajoute Guédira devant une belle brochette de ministre, de directeurs et représentants des administrations et institutions publiques, de présidents des associations professionnelles, de chefs et représentants d’entreprises exportatrices… Aujourd’hui, le premier DG du CMPE n’a qu’une seule recommandation à faire : «l’accent doit davantage être mis sur l’exportation de produits marocains à haute valeur ajoutée».

Une brochette de ministre, de directeurs et représentants des administrations et institutions publiques, de présidents des associations professionnelles, de chefs et représentants d’entreprises exportatrices était présente à la célébration du 34éme anniversaire de Maroc Export.

Mohammed Abbou, ministre Chargé du Commerce Extérieur, a joué aussi la carte de la franchise. «Les données du commerce extérieur, en fin novembre, même si elles montrent une légère amélioration du taux de couverture des importations des biens par les exportations, décèlent toutefois d’inquiétants reculs des exportations de secteurs importants comme les phosphates, le textile et cuir. Et ce n’est que grâce notamment aux exportations de l’automobile et l’aéronautique d’une part, et la diminution de la valeur des importations de l’énergie que ledit taux a pu être maintenu à ce niveau. Si je vous parle aussi franchement, c’est parce que je considère sincèrement que Maroc Export nous donne cette occasion pour évaluer nos actions, nous remettre en cause et surtout pour nous unir et serrer les coudes afin de redresser la tendance, d’imposer le Made in Morocco», souligne le ministre qui précise que «cette année  a marqué un saut qualitatif dans les services de Maroc Export avec l’adoption de cette nouvelle stratégie de développement et de promotion des exportations». En effet, Abbou compte énormément sur cet organisme pour jouer un rôle clé dans la mise en œuvre du plan d’urgence que son département va mettre en œuvre incessamment pour relancer notre commerce extérieur.

Aux yeux de Meriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM, 34 ans c’est le bel âge, celui de la maturité, mais c’est aussi l’âge où l’on se projette, on cherche à élargir ses horizons. « Maroc Export joue un rôle pédagogique et de support assez déterminant. Il fait la promotion du savoir faire marocain, explore de nouveaux marchés… », dit-elle. Ce qui a fait dire certainement Zahra Maafiri, directrice générale de Maroc Export que la création de l’institution qu’elle dirige était à la fois le fruit d’une vision et d’un pari anticipateur de l’avenir. « Une vision, car se doter d’une offre exportable contribuerait au renforcement géostratégique d’un Maroc fort de son histoire et au rayonnement d’une nation communicante, de dialogue et de partage ouverte sur le monde. Un pari car, nous croyions déjà en 1976 au succès de l’ouverture sur l’économie internationale. Et nous avions raison ! », estime Maafiri. Pour elle, l’évolution du Centre est à l’image de celle des exportations qui se sont multipliées par 22 fois entre 1980 et 2012 et couvrant une offre diversifiée qui part du frais, à l’ingénierie jusqu’aux parties d’avion et modèle de voiture. Un clin d’œil au premier DG pour lui dire qu’il y a de plus en plus de produits à haute valeur ajoutée dans l’offre exportable du Maroc grâce, entre autres, aux produits électroniques, automobiles et aéronautiques.

 
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