ILAICOM entre dans la cour des grands
Un an après avoir renoué avec les bénéfices, l’opérateur Ilaicom s’apprête à faire son entrée au sein du club très restreint des réseaux de transfert d’argent ayant plus de cent agences. En effet, cette filiale du groupe MIFA, dont le développement avait été mis en stand-by pendant quatre ans (avec un réseau ayant plafonné au voisinage de 80 agences), a mis en place un important programme d’expansion à partir de fin 2015 avec pour objectif de franchir le cap de 100 agences un an plus tard. Il faut dire que de 2011 à 2014, Ilaicom avait cumulé des pertes abyssales au point d’avoir totalement englouti ses fonds propres dès 2012. Cette situation critique avait poussé les actionnaires à se concentrer sur le redressement de la situation financière. Une fois ce challenge réussi avec un chiffre d’affaires 2015 qui est reparti à la hausse en s’établissant à près de 32 millions de dirhams (+12%) et un résultat net qui a viré au vert (+4,6 millions de dirhams contre -2 millions en 2014 et -16 millions deux ans auparavant) ; l’ex distributeur Méditel (activité télécoms abandonnée en 2011) a accéléré la cadence de ses ouvertures au cours de l’année 2016.
Au-delà de l’objectif quantitatif d’atteindre 100 agences à travers le royaume, Ilaicom est conscient que l’activité de transfert d’argent dont les marges s’amenuisent significativement requiert une taille critique pour pouvoir amortir les charges fixes relativement importantes et négocier des conditions commerciales plus intéressantes avec les réseaux internationaux émetteurs (pour le transfert d’argent vers le Maroc) ou les grands acteurs nationaux tels que Wafacash dont Ilaicom est détentrice de la franchise au sein d’un réseau détenu en propre. Rappelons qu’à ce jour, seuls Canal M et Damane Cash comptent des réseaux entre 100 et 500 agences quand les quatre mastodontes Wafacash, Cash Plus/Eurosol (suite à leur rapprochement en 2015), M2T et Barid Cash revendiquent, eux, une taille supérieure à 500 agences.