Ils ont fait 2012
L’année 2012 a été marquée par un contraste saisissant : une hypertrophie, du moins médiatique, de la vie politique et un attentisme angoissé, perceptible du monde économique. Elle se termine dans une ambiance où l’espoir, la sérénité des uns, s’opposent aux doutes, aux angoisses des autres. Pourtant, elle a été riche en événements, reflétant le dynamisme d’un pays dont la transition est certes cahoteuse, mais dont le cap est fixé et le trend, malgré tout, positif. Nous avons choisi de vous présenter, ceux et celles qui ont marqué l’année écoulée chacun dans son domaine. Comme le veut le genre, cette sélection n’est ni exhaustive, ni totalement objective. Nous avons mis tout le soin possible pour qu’elle le soit, mais nous savons à l’avance qu’il y a nécessairement des oublis, involontaires évidemment. L’objectif demeure celui de refléter l’actualité de l’année à travers les portraits des hommes et des femmes qui l’ont faite. Notre souhait est que cet exercice suscite l’intérêt de nos lecteurs et leur offre un condensé, un riders digest des événements de l’année, par ce biais. Bonne lecture.
POLITIQUE
Abdelilah Benkirane, Chef du gouvernement
Benkirane face aux défis
Le nouveau Chef du gouvernement ne laisse personne indifférent. Il sait que les événements ont donné une dimension historique à sa nomination. Il est le premier Chef du gouvernement nommé dans le cadre de la nouvelle Constitution. Il est aussi, le premier à bénéficier d’une légitimité démocratique très forte. Il doit mettre en musique les dispositions du texte plébiscité le 1er juillet 2011. Ce n’est pas le plus simple. Il doit calmer ses propres troupes, affronter une opposition virulente et composer avec une coalition peu docile. Sa personnalité tranche avec les leaders du passé. Il n’hésite pas à bousculer les codes et à remettre sa tenue de chef de parti pour polémiquer. Cependant, son principal défi reste la gestion de l’économie. Son gouvernement n’a aucune marge de manœuvre, alors qu’il a multiplié les promesses électorales. Il lui faudra beaucoup de pédagogie pour gérer cette conjoncture, tout en maintenant la paix sociale.
Abdelaziz Aftati, député PJD
Le trublion
Le profil d’Abdelaziz Aftati étonne en ce sens que, dès lors que le PJD conteste quoi que ce soit, il en est l’artisan. Rappelez-vous, ne serait-ce que cette année, les sorties très remarquées du natif de Kénifra, né en 1952. Il a attaqué de front Fouad Ali El Himma, Conseiller royal, et fait éclater l’affaire dite “des primes de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances”, Salaheddine Mezouar. Dans la foulée, il a appelé à un débat sur le budget royal. Le conseiller communal d’Oujda, élu en 2009, cherche-t-il à se faire remarquer ? Ou bien fait-il, d’une certaine manière, le contre poids du gouvernement, pour satisfaire une base du militant pas toujours d’accord avec son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, lui même Chef de gouvernement? Quoi qu’il en soit, il se trouve qu’aujourd’hui, celui qui a fait ses débuts dans la région de l’Oriental s’est fait connaître du grand public depuis ses sorties. Mais dans la région où il a grandi et étudié, ce membre fondateur du Mouvement Unicité et Réforme (MUR) est largement connu. En 1997, il fait partie de la dizaine d’islamistes qui intègrent le Parlement. La même année, il est aussi élu parmi les membres du secrétariat général de son parti. Abdelaziz Aftati est licencié en physique-chimie, et a décroché un doctorat national en chimie à Limoges.
Abdelhak Lamrini, porte-parole du Palais royal
La « Voix » royale
C’est au début de son règne que le roi Mohammed VI a décidé de créer une nouvelle fonction de porte-parole du Palais royal. Hassan Aourid, un de ses compagnons de classe, avait été choisi pour assurer cette mission jusqu’en 2005. Et depuis lors, ce poste est resté vacant. Ce n’est que fin octobre 2012 que le roi a nommé Abdelhak Lamrini, un grand homme, d’une rectitude exemplaire saluée par tous. Depuis sa nomination, l’ancien directeur du protocole royal, qui a servi du temps de feu Hassan II aussi, a fait quelques sorties médiatiques. La dernière, annonçait l’ordre du Souverain pour construire un hôpital de campagne dans la bande de Gaza. L’ex-historiographe du Royaume (nommé en décembre 2010), qui avait débuté sa carrière dans l’enseignement, a intégré la direction du protocole royal en 1965. C’est en 1998 que feu Hassan II le nomme à sa tête.
Fouad Ali El Himma, conseiller du Roi Mohammed VI
Le retour au bercail
L’ex-ministre délégué à l’Intérieur avait démissionné en 2007, pour se lancer en politique. Cette fois, au lendemain des élections législatives, il a fait le chemin inverse, en étant nommé Conseiller du Roi. Sa relation avec le Souverain est archi connue, mais il serait injuste d’en faire l’unique lecture de sa carrière.
Fouad Ali El Himma maîtrise tous les aspects du projet royal. Homme de dossiers, agitateur d’idées, c’est un travailleur acharné qui a réussi à s’ouvrir sur différents milieux. De retour au palais, il a retrouvé l’attitude discrète qui sied à sa mission.
Abdelhamid Chabat, SG du parti de l’Istiqlal
Celui qui détrôna la famille El Fassi
Le 5ème Secrétaire général du parti de l’Istiqlal, c’est lui : Abdelhamid Chabat. Sa plus grande réussite en cette année 2012 a été sans conteste son élection à la tête du parti, damant ainsi le pion au clan El Fassi qui tenait à rester aux commandes du parti en présentant Abdelouahed El Fassi fils de Feu Allal El Fassi fondateur du parti, comme candidat. Il faut croire que les membres du parti cherchaient le changement. Et il n’y a pas plus grand changement que Chabat aux commandes du parti nationaliste. Un personnage qui ne laisse pas indifférent, qui a toujours été connu pour ses sorties peu conventionnelles. Malgré cela, Abdelhamid Chabat est le parfait exemple de l’ascension sociale puisque rien ne prédestinait cet enfant de Braness, une célèbre tribu près de Taza, à un pareil destin. A 17 ans, Chabat part s’installer à Fès pour suivre une formation à l’Institut de technologie appliquée. Diplômé, il intègre la Société des industries mécaniques et électriques de Fès (SIMEF). Dans l’antre syndical de cette société, le jeune Abdelhamid se forge une carrière de militantisme syndical qui l’a mené durant ses premières années d’activisme, à briguer le poste de secrétaire local de l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM). Pris par ce mouvement, Hamid Chabat va multiplier les grèves et les sit-in au niveau de la ville de Fès. Le mouvement va prendre une ampleur telle, que la ville connaitra une grève générale en décembre 1990. Ce n’est que sept ans plus tard, qu’Abdelhamid Chabat fera son entrée en politique avec son élection comme président de la Commune urbaine de Zouagha, puis en tant que vice-président de la Communauté urbaine de Fès. A partir de ces deux mandats, rien n’a pu arrêter l’ascension de Hamid Chabat qualifié tantôt de turbulent, populiste et tantôt de fou ou encore d’imprévisible. Ce qui est sûr, c’est que c’est un homme ambitieux qui ne recule devant rien.
Hakim Benchemass, député du PAM
L’opposition c’est lui
Ses interventions à la Chambre des Conseillers, sont très suivies. Preuve en est, que juste après la clôture des séances, ses enregistrements vidéo font un tabac dans les forums de discussion et autres réseaux sociaux sur le Net. Hakim Benchemass, le trublion du Parti authenticité et modernité (PAM), est aujourd’hui une star politique. En 2012, Benchemass a bâti sa célébrité aux dépens de Benkirane, sans se mouiller officiellement. Pourtant, rien ne prédestinait ce rifain, né en 1963, dans le village de Béni Bouayach, dans la région d’Al Hoceima, à devenir un homme politique célèbre. Il est aujourd’hui Président du conseil national du Parti Authenticité et Modernité et chef du groupe parlementaire. Il est aussi engagé dans l’associatif en tant que membre fondateur et dirigeant de l’Association Rif pour la Solidarité et le Développement (ARID). Benchemass est aussi professeur de sciences politiques à l’Université de Rabat. Pour en arriver là, l’homme a parcouru bien du chemin. Hakim, à peine le Certificat d’études primaires en poche, va à Al Hoceima où il intègre l’Institut de l’enseignement originel, un établissement qui relève du ministère des Habous et qui dispense un enseignement à forte dominance religieuse. Contrairement à la majorité de ses condisciples qui, ensuite, optent pour les études islamiques dans les autres universités, Benchemass a choisi une autre voie. En 1983, après avoir décroché le bac, il se rend à Oujda pour s’inscrire à la Faculté de Droit. En 1984, il intègre l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) au moment où éclatent des troubles sociaux dans les principales villes du Nord. Il est jugé à Oujda et écope d’une peine de deux années de prison. A sa sortie, il décide de se tenir à l’écart de la politique et de se consacrer à ses études, avant que le PAM ne fasse appel à lui en 2007 pour prendre la tête de son groupe parlementaire.
Le Prince Moulay Hicham Ben Abdallah Alaoui
Le premier prince à faire « la cour »
C’est une première dans les annales marocaines. Un membre de la famille royale pénètre l’enceinte d’un tribunal. Le prince Moulay Hicham, cousin du roi, avait poursuivi le député usfpéiste, Abdellatif Khairate, pour l’avoir diffamé. En contrepartie, il ne réclamait qu’un dirham symbolique de dommages et intérêts. Mais le Prince a décidé de faire un « geste » pour abandonner ses charges en contrepartie d’une présentation d’excuses publiques de la part du député. Ce que ce dernier a fait. Un peu moins de la cinquantaine, cousin aussi du milliardaire saoudien le Prince Waleed Ibn Talal, il est connu pour certaines de ses prises de position envers la monarchie. Avec sa famille, il a décidé de s’installer aux Etats-Unis. Il gère ses affaires personnelles, comme ses projets dans le domaine de l’énergie à travers « Al Tayyar Energy ». Il est également chercheur invité au Center on Democracy, Development, and the Rule of Law de l’Université de Stanford et appartient au Comité consultatif de l’Institut Freeman Spogli pour les études internationales. Il a aussi créé la Fondation Moulay Hicham pour la recherche en sciences sociales sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient et conférencier dans un certain nombre de grandes manifestations internationales.
Tareq Kabbage, député maire d’Agadir
La main verte
C’est sans doute l’homme qui a osé mettre les pieds dans le plat, et ouvert un débat que personne n’a osé aborder jusqu’alors : celui de la légalisation du cannabis. Ses déclarations dans une réunion de Commission du Parlement ont fait boule de neige pour s’inviter même en session de la Chambre des Représentants. Légaliser le cannabis ? Oui, mais à usage industriel et médical seulement. L’auteur de cette polémique n’est autre que le député Maire d’Agadir, Tareq Kabbage. Il est né en 1948, d’un père militant de la première heure pour l’indépendance du Maroc, et qui a connu les geôles françaises, et même lors des années de plomb, alors qu’il était Député de Chtouka. L’arrestation de son père sera le premier souvenir d’enfant de Tareq. Elle lui apportera, dès ses cinq années, une conscience politique et un désir de lutter contre l’injustice. Bachelier en 1967, c’est à Toulouse qu’il entamera ses études supérieures, et vivra les évènements de Mai 68. Là, il fondera l’antenne Toulousaine de l’UNFP et militera au sein du syndicat étudiant UNEM. Il rencontre sa femme dans ce cadre associatif, un certain jour de 1972, lorsque Mehdi Ben Barka est enlevé. Il obtient un Doctorat en chimie de l’université en 1976 et rentre au Maroc. Il fait alors ses débuts à la Faculté de Sciences de Rabat, comme enseignant, jusqu’en 1981, quand il retourne en France, préparer une Thèse d’Etat. Arrive 1984, l’année du décès de son père. Il doit alors rentrer au Maroc pour reprendre l’activité familiale. Il se fait agriculteur et développe les exploitations de la famille dans la région du Souss dans les agrumes et les légumes. Mais son esprit de partage l’anime toujours, et il participe à l’encadrement des petits agriculteurs de la région. Ses allégeances politiques restent égales à elles-mêmes, et il parvient à se faire élire Maire d’Agadir en 2003, et s’y maintient contre vents et marées. Il cumule cette fonction avec la députation. Sa femme est également Maire d’Oulad Aïssa à Taroudant. Quelque part, l’engagement politique serait-il une affaire de famille ? En tout cas, belle reconversion pour un chimiste qui s’est fait agriculteur.
Nabila Mounib, SG du Parti socialiste Unifié
Toujours à gauche
Jamais un parti de gauche n’avait élu une femme à sa tête. Depuis 2012, Nabila Mounib y est parvenue. Elle était bien connue, même avant son élection à la tête du Parti socialiste Unifié (PSU). La professeur universitaire à la Faculté des Sciences de Aïn chock (Casablanca) militait sur tous les fronts. Très jeune, elle s’implique dans la section des étudiants démocrates à Montpellier affiliée au mouvement du 23 mars et est membre de l’UNEM. Son franc-parler lui vaut quelques fois des critiques, mais qu’importe, pour ce membre du bureau exécutif de l’Organisation des Libertés à l’Information et Expression, l’important, c’est d’aller de l’avant. Ses valeurs, ses convictions n’ont pas changé. Et comme les militants du PSU, à chaque fois que la situation s’y prête, elle n’hésite pas à franchir le pas pour dénoncer les injustices sociales, économiques et politiques.
Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP
le combattant
Le 9ème congrès de l’USFP a mis aux commandes du parti Driss Lachgar. Le nouveau premier secrétaire a rejoint les cellules de l’Ittihad au début des années 70 alors qu’il était âgé de 16 ans. Il a joué un rôle pivot dans la construction de l’organisation de la jeunesse «LA CHABIBA ITTIHADIYA» et était présent lors du congrès extraordinaire de 1975. Sa carrière au sein du parti est jalonnée d’une succession de combats. Tranché et tranchant il défend ses positions avec beaucoup de mordant et ne se cache jamais derrière une façade. Parlementaire, Président du groupe USFP à l’assemblée, ministre, membre du bureau politique, il présentait sa candidature une seconde fois. Il hérite d’un parti, dans l’opposition en proie à des difficultés organisationnelles. Sa profession de foi dit qu’il est prêt à les affronter.
ECONOMIE
Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al Maghrib
Le gardien du temple
Le Wali de Bank Al Maghrib n’a pas cédé à l’effervescence qui a saisi la classe politique durant 2012. Droit dans ses bottes, il a tiré la sonnette d’alarme sur les risques de crise à de multiples reprises. Il a dénoncé les mesures visant la paix sociale du gouvernement Abbas El Fassi en mettant en lumière l’impact très négatif sur les comptes de la Nation. Intraitable sur la nécessité de maintenir les fondamentaux, Abdellatif Jouahri est même allé jusqu’à évoquer la perspective d’un programme d’ajustement structurel si les dérives n’étaient pas stoppées. Il sait de quoi il parle. Ministre des Finances pendant longtemps, puis président du GPBM et de la BMCE, c’est lui qui a permis la structuration du système bancaire pour maintenir sa crédibilité à l’international, alors que le pays était en quasi-faillite.
Il a passé l’année 2012 à gérer au plus près la crise des liquidités bancaires pour ne pas asphyxier l’économie. Abdellatif Jouahri a sans conteste l’étoffe d’un homme d’Etat, nécessaire pour le poste qui est le sien. Il ne communique qu’en cas de nécessité, en se limitant au message essentiel. En ces temps de turbulences économiques, d’incertitudes sur les politiques publiques, il joue à merveille son rôle de vigile indépendant.
Ahmed Lahlimi Haut Commissaire au Plan
Un militant à la tête du HCP
Le HCP a repris du poil de la bête depuis l’arrivée d’Ahmed Lahlimi à sa tête. Depuis, le Haut Commissaire multiplie les enquêtes sur le terrain et fournit nombre de données statistiques de première importance. Son parcours est celui d’un militant inlassable depuis les années 60. Géographe économique de formation, de l’Université de Bordeaux, il décroche son diplôme en 1966. Il entame une carrière dans l’administration et occupera successivement plusieurs postes de direction au sein de la Banque Agricole, la CNCA, il remplira également la fonction de Secrétaire général du Ministère du Tourisme, puis de celui du Ministère de la Planification et du Développement régional. De retour à la CNCA, il en sera le directeur général adjoint en 1974. Parallèlement, son engagement politique n’a pas connu d’interruption depuis ses débuts au premier syndicat étudiant qu’était l’UNEM. La suite logique de son engagement le conduira à l’UNFP (Union Nationale des Forces Populaires) qu’il suivra dans sa mutation à l’USFP. Il assumera des responsabilités partisanes et à ce titre, dirigera le cabinet de feu Abderrahim Bouabid, Premier secrétaire général de l’USFP, lors de son passage au gouvernement. Entre 1998 et 2002, il participera au gouvernement Youssoufi en tant que responsable des Affaires économiques. En 2003, le Souverain le nommera à la tête du HCP, avec le grade de Ministre. Il a été Ministre et le reste.
Alain Malek, juriste associé, cabinet Norton Rose Maroc
Le conseiller des gros dossiers
Actif au Maroc depuis plus d’une dizaine d’années, le cabinet international a ouvert un bureau de conseils juridiques à Casablanca, dirigé par Alain Malek. Celui-ci, titulaire d’un troisième cycle en droit des affaires de l’Université Paris II Assas, dirige une petite équipe de conseils juridiques qui bénéficie néanmoins du réseau du groupe pour traiter les dossiers les plus importants. Ainsi Norton Rose a conseillé des opérateurs de référence dans de grands projets au cours de 2012. Peuvent être cités à titre d’exemples, l’Agence pour l’énergie solaire marocaine (Masen) à l’occasion du développement de la première centrale thermo-solaire à Ouarzazate, la CDG, RATP Développement et Transinvest dans la négociation et la conclusion des accords relatifs à la formation du groupement attributaire de l’exploitation de la première ligne du tramway de Casablanca ou encore le groupe français Sofiprotéol dans l’opération d’acquisition auprès de la Société Nationale d’Investissement d’une participation de 41% du capital de Lesieur Cristal.
Abdellatif Zaghnoun, DG des impôts
Conforter le contribuable
Abdellatif Zaghnoun a une ligne de conduite, qu’il a appliquée avec succès à la douane, et qu’il reproduit avec succès à la direction générale des impôts. Elle consiste à établir des rapports apaisés entre l’administration et les entreprises. Ainsi, il a d’abord facilité les procédures d’octroi des documents administratifs avant de proposer la catégorisation, une manière de faire des entreprises transparentes de VIP dans leurs relations avec le fisc. Il est en train de préparer les Assises de la Fiscalité à sa manière, c’est-à-dire avec sérieux et discrétion.
Anass Alami DG de la CDG
Un lanceur de projets
Depuis sa désignation à la tête de la CDG, Anass Alami a engagé son expérience accumulée au cours des années passées dans le monde des affaires, au service de son établissement, qui centralise l’équivalent de 35 % du stock de l’épargne institutionnelle. Natif de Rabat, Alami est un homme d’affaires de poids. Doté d’une solide expérience financière, à 45 ans il occupe une place centrale dans le monde des affaires marocaines. Il a lancé un chantier qui touche un large spectre de métiers. Pêle-mêle, il s’est engagé sur plusieurs unités hôtelières dans la région de Tétouan, Nador, Al Hoceima, Casablanca et Rabat. A côté de cela, le groupe dirigé par Alami est impliqué dans les projets de stations touristiques de Saïdia, Taghazout et Oued Chbika. En 2012, ce pro de la finance ajoute une autre référence à son CV. En effet, il a été nommé président du Conseil d’administration de Medi Telecom. Anass Alami a obtenu son diplôme d’ingénieur de l’Ecole Mohammadia d’ingénieurs en 1990.
Après un bref passage à la société Ingénierie et méthodes de gestion, il quitte le Maroc à destination des Etats-Unis. C’est là où il s’investit durant deux années dans un master spécialisé en Finances et affaires internationales à la Stern School Of Business de l’Université de New York. Diplôme en poche, il rejoint le pays en 2003, où il cofonde une société de bourse, «Upline Securities». Une société qui s’est vite développée pour devenir l’une des banques d’affaires les plus importantes du pays. Deux ans après, en 2005 ce jeune a occupé le poste de président du conseil de surveillance de la Société de Bourse des valeurs de Casablanca, avant d’être nommé par le Roi PDG de Barid Al Maghrib, puis directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), en 2009.
Hassan Bouhemou, PDG de la SNI
L’homme du changement
Il est à la tête d’une holding, et pas des moindres. Depuis quelques années, ses actionnaires ont décidé de se retirer partiellement de certaines filiales, sans pour autant quitter leurs activités. Cette année, c’était le cas de Centrale Laitière et Bimo. Diplômé de l’Ecole des Mines de Paris et de Polytechnique, Hassan Bouhemou, homme discret, gère d’une main de maître les affaires royales depuis 2005, date à laquelle il a été nommé président de la SNI. Quatre années plus tôt, il avait intégré le holding Siger en tant qu’administrateur directeur général. Le manager chevronné a su donc, avec ses équipes, donner une nouvelle orientation au holding. Sa rigueur, son savoir-faire, sa gestion des affaires… satisfont les actionnaires qui ne doivent pas regretter de l’avoir débauché de chez Othman Benjelloun. Ce quadra y occupait la fonction d’administrateur directeur général de la société de gestion d’actifs du groupe et membre du comité de direction de BMCE capital.
Anas Sefrioui, PDG d’Addoha
Un pied en Afrique
Tous les regards se portent sur l’Afrique, et lorsque les entreprises marocaines prospectent encore, Addoha a déjà posé pieds sur la zone subsaharienne du continent. Déjà, Anas Sefroui peut s’enorgueillir d’avoir démarré un programme de logements économiques en Côte d’Ivoire, en plus d’une cimenterie dans le pays d’Alhassan Ouattara. En 2012, il réalise ce que beaucoup se promettent de faire, et cela après avoir terminé sa cimenterie au Maroc.
Anas Sefrioui est né en 1957, à Fès. Il sera amené à abandonner les études dès le secondaire, pour travailler, avec son père, dans l’entreprise d’argile cosmétique naturelle (Rassoul). En 1987, il se lance dans la viabilisation et le lotissement de terrains économiques. L’année suivante, il fonde Douja Addoha, et dès 1995, avec le programme gouvernemental de logement économique, fait le grand bond dans la promotion immobilière à grande échelle. Depuis, l’entreprise s’est développée dans 12 villes du Royaume, et a noué nombre de contrats de logements sociaux avec des administrations publiques et corps d’armée. Ce n’était que logique de s’étendre en Afrique.
Brahim El Jaï, président de l’AMIC
Un business angel
Brahim El Jaï, le président directeur général de Maroc Invest, a été récemment nommé à la présidence de l’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC), succédant à Choukri Oimdina. Il a été élu par le Conseil d’Administration de l’AMIC à l’issue de l’Assemblée Générale des membres de l’association le 20 juin dernier. Diplômé en expertise comptable et titulaire d’un MBA de l’ESCP-EAP, Brahim El Jaï a travaillé successivement chez Altran (Paris), puis chez Ernst & Young (Maroc) avant de rejoindre Maroc Invest en 2000. Il compte plus de dix années d’expérience dans le Capital investissement où il a conduit la structuration et l’exécution de plusieurs opérations dans divers secteurs d’activités très variés.
Jacques Prost DG de Renault au Maroc
En pilote averti
Il vient de prendre début novembre 2012 la direction de l’ensemble des opérations du Groupe Renault au Maroc, veillant plus particulièrement aux destinées de l’usine de Renault-Nissan de Tanger. Du haut de ses 59 ans, Jacques Prost est ingénieur, diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs (France) en 1978. Il a fait toute sa carrière au service de la marque au losange, n’a d’autre leitmotiv que de pérenniser, sinon d’intensifier le développement de la plateforme de Tanger. Dédiée à 90% à l’exportation automobile, elle s’articule autour d’un tissu industriel développé en matière de fournisseurs et sur une main-d’œuvre locale qualifiée qui concoure à assembler deux véhicules badgés Dacia : le Lodgy et le Dokker. Pour autant, l’usine de Melloussa poursuit sous la houlette de Jacques Prost son tableau de marche industrielle, travaillant à la finalisation de sa nouvelle ligne de production pour la construction d’un troisième véhicule : la Logan. De quoi permettre d’augmenter sa capacité de production annuelle qui devrait à terme passer le cap des 400.000 véhicules par an.
Kamal Oudghiri, ingénieur télécoms à la NASA
Il supervise les communications avec Curiosity
Il y a quelques mois, ce marocco-américain, a été la première personne à annoncer l’atterrissage de Curiosity, ce robot sophistiqué lancé par la Nasa sur la planète Mars. Ce qui n’est pas anodin. C’est que ce natif de Fès est à la tête de Radio Science, l’équipe qui détecte les signaux du robot. Installé aux USA depuis plus d’une vingtaine d’années, où il a poursuivi ses études et a intégré, il y a 18 ans, l’agence spatiale américaine, grâce à un concours lancé par JPL (Jet Propulsion Laboratory) à Pasadena, l’un des plus prestigieux centres de recherche de la NASA. En 2007, il devient directeur de projets auprès du Bureau des communications spatiales pour les missions habitées. Comme certains autres Marocains ayant réussi chez l’Oncle Sam, Kamal n’oublie pas pour autant son pays d’origine puisqu’il a créé en 2003 l’association Grove of Hope (Pépinière de l’espoir) qui veut vulgariser la connaissance scientifique au Maroc. En 2012, à l’occasion de la fête du Trône, le roi Mohammed VI le décore du Wissam alaouite.
Karim Zaz, e-entrepreneur
Le rebond après l’éviction
On l’oublie souvent, mais Wana était bien son bébé. Après son départ du troisième opérateur de télécommunications du Maroc, Karim Zaz est resté dans les nouvelles technologies, mais s’est réorienté vers le e-commerce. La Redoute, Kounouz, et My deal connaissent un succès indéniable et ont ouvert la porte d’un marché qui arrive enfin à maturation. A 46 ans, Karim Zaz rebondit après l’épisode Wana. Diplômé de l’Ecole Polytechnique de Paris et de l’Ecole Nationale Supérieure des Télécoms, entre 1985 et 1990, Karim Zaz a débuté sa carrière à la Société Internationale des Télécommunications Aéronautiques (SITA). Mais très vite, entre 1992 et 2004, il se lance dans la création d’entreprises avec Netcom Technologies, spécialisée dans le conseil et l’ingénierie des réseaux d’entreprises. Netcom Technologies a été cédée fin 2001 au Groupe ONA pour être intégrée au projet Mercure.com. Parallèlement, Karim Zaz occupe plusieurs postes de directeurs de l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail de 1994 à 1998. Tout de suite après, en 1999, il lance Maroc Connect, c’est-à-dire Wanadoo et devient un opérateur Internet qui tient tête au leader Menara, de Maroc Telecom. Dès 2004, Karim Zaz devait gérer la sortie dans le capital, de France Telecom qui, jusqu’alors, était l’actionnaire majoritaire. Il réussira à convaincre l’ONA de l’accompagner avant même d’avoir eu la certitude d’obtenir la seconde licence fixe. Il restera aux commandes de l’entreprise, lorsqu’elle deviendra Inwi en 2006. Six ans après, il n’est certes plus aux commandes, Wana a tout changé, même le nom, mais on n’oublie pas qui en a été le fondateur.
Mehdi Hssissen, fondateur de la chaine Kiotori
Du conseil à la restauration
Les concepts restauration n’ont pas de secret pour lui. Grâce à Mehdi Hssissen, jeune entrepreneur de trente ans, la rue du Commandant Ladeuil est consacrée désormais une adresse connue des Casablancais à la recherche de coins sympathiques où passer leurs soirées. De l’ambiance sobre et feutrée des japonais, à celle endiablée et glamour des brésiliens, Mehdi Hssissen a le bon filon pour trouver les bons concepts. Au total, il y a huit Kiotori, répartis sur Rabat, Casa, Tanger, Marrakech et Tunis. Mehdi Hssissen n’hésite pas à internationaliser ses concepts restaurants. Le dernier concept lancé par Hssissen n’est autre que le Churrascaria, inspiré de la restauration brésilienne. A peine lancé il y a un an et demi, la demande est telle, que Hssissen pense automatiquement à en faire une chaîne de restauration. Et c’est ainsi que le Churrascaria ouvre ses portes dans la ville ocre en 2012 et fait ravage. En parallèle à la restauration, Mehdi Hssissen pense revenir à ses premières amours en lançant prochainement une structure dans le conseil, lui qui a fait ses premières armes de consultant dans le cabinet Price Waterhouse.
Khalid Oudghiri, PDG du fonds d’investissement Almamed
Le retour après la disgrâce
L’information a circulé selon laquelle le financier Khalid Oudghiri, ex-PDG d’Attijariwafa Bank (2003-2007), serait de retour au Maroc. Elle n’a pas été démentie. L’ingénieur de l’Ecole Centrale de Paris avait été jugé par contumace à une quinzaine d’années de prison dans une affaire de corruption. Gracié en février dernier à l’occasion de l’Aïd Al Mawlid, l’homme d’affaires, qui s’était réfugié à l’étranger, préparerait aujourd’hui sa réapparition sur la scène économique et financière marocaine, via l’arrivée d’un fonds d’investissement arabe, Almamed, qu’il chapeauterait. Oudghiri a une longue expérience dans les finances. En 1992, il intègre le groupe BNP Paribas pour occuper le poste de Directeur général adjoint de la Banque marocaine pour le commerce et l’industrie (BMCI). En 2002, il est nommé responsable de la région Proche et Moyen-Orient au niveau du groupe. La même année, il est nommé PDG de la Banque Commerciale du Maroc, au moment même où cette banque préparait sa fusion avec Wafabank.
Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM
La première femme à la tête du patronat
Le nom de Miriem Bensalah Chaqroun restera sûrement dans les annales, pour être la première femme à présider le patronat marocain. A 49 ans, l’Administratrice Directrice Générale des Eaux Minérales d’Oulmès a décidé de briguer la présidence de la CGEM et rien n’a pu l’arrêter. D’ailleurs, tous les candidats se sont désistés, une fois que celle-ci a déposé sa candidature. Leur seul leitmotiv, voir une femme diriger le patronat marocain. Dès sa nomination, elle a réussi à donner un nouveau ton à la Confédération en mettant la PME et les régions au cœur de sa stratégie. Au lendemain de sa prise de fonction, elle a entamé une tournée au niveau de toutes les régions du Royaume. La nouvelle présidente a également approché le gouvernement de Benkirane pour instaurer des relations durables et permanentes. Pour cela, elle a invité le chef de gouvernement et son équipe à lui rendre visite au siège de la Confédération. Mais le véritable examen pour cette dame connue pour sa compétence, sa fermeté et son efficacité, a été le projet de Loi de Finances 2013.
En effet, Miriem Bensalah n’a pas hésité à critiquer ouvertement, et sans langue de bois, le projet. Avec son équipe, elle a même élaboré un document proposant des amendements, dont le plus inédit reste la suppression de la taxation imposée aux salaires, en suggérant que ce soient les entreprises qui prennent en charge le manque à gagner, pour le fonds de cohésion sociale.
Mohammed Benchaâboun, PDG de la Banque Populaire Maroc
Celui qui révolutionna le GBP
Récemment nommé président de la Confédération Internationale des Banques populaires (CIBP), Mohammed Benchaâboun, président-directeur général du groupe Banques Populaires Maroc, est consacré pour tout le travail qu’il a effectué durant ces quatre dernières années à la tête de l’institution. En effet, Mohammed Benchaâboun a complètement changé le visage du groupe. Il a orchestré plusieurs opérations de restructuration, d’assainissement et de repositionnement qui ont eu pour conséquence la montée en force du groupe Banques Populaires. Il a commencé par positionner le GBP sur le marché du corporate. Il a insufflé une nouvelle dynamique à la communication du groupe. Il a donné un coup de fouet à toutes les filiales,… et ce n’est pas tout. A 51 ans, ce diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris prouve qu’il a encore beaucoup de choses à apporter à cette importante institution.
Alami Lazraq, PDG du Groupe Alliances développement
Un Patron bétonné
Les grands projets immobiliers du Maroc portent souvent sa signature. Mohammed Alami Lazraq, le fondateur du groupe Alliances développement Immobilier a réussi en 18 ans à se positionner en tant que premier opérateur immobilier et touristique intégré au Maroc. Plus encore, cet architecte de formation, est l’un des hommes d’affaires les plus fortunés du continent noir. En 2012, il a été classé 35e fortune africaine par Forbes. Diplômé de la prestigieuse Ecole Supérieure d’Architecture (ESA) de Paris, le patron d’Alliances développement est certainement de ceux qui ont très tôt pressenti le fabuleux avenir du secteur de l’immobilier au Maroc à travers le résidentiel, l’hôtellerie, l’habitat intermédiaire et les “Golf Resorts”. Le groupe Alliances Développement Immobilier, qu’il a fondé en 1994, est aujourd’hui une référence en tant que premier opérateur immobilier et touristique intégré au Maroc. Il faut dire que Alami Lazraq voyait déjà très loin pour son groupe, dont la vocation initiale était de piloter ses projets et d’accompagner les plus grands institutionnels marocains et les investisseurs internationaux, dans le montage et la réalisation de projets d’envergure. C’est ainsi qu’au fil des années, il s’est positionné sur l’ensemble de la chaîne de valeur des métiers de l’immobilier : le développement, la réalisation, la commercialisation et la gestion d’actifs. De plus, Lazraq a été parmi les entrepreneurs qui ont su profiter de l’aubaine de l’habitat social. En 2011, le groupe s’est engagé sur un projet de 110.000 logements sociaux, dont plus de 60% entre Kénitra et Casablanca. Cette année également, le Groupe a décroché un contrat de construction de 5.000 logements sociaux au profit des agents de la police ivoirienne.
Mohamed Hassad, président du Conseil de surveillance de TMSA
A la rescousse !
Il fallait un patron à poigne pour sauver l’un des projets structurants les plus importants : la TMSA (Agence spéciale Tanger-Méditerranée), le port de Tanger. Les autorités compétentes n’ont pas eu à chercher bien loin. Mohamed Hassad était justement Wali de la ville depuis plusieurs années. Ce pontiste, ingénieur des Ponts et Chaussées a entamé sa carrière au ministère de l’Equipement. C’est lui qui a piloté la transformation des Régies Autonomes des Ports à l’ODEP, qu’il a dirigé ensuite avant de devenir ministre, puis Wali de Marrakech et enfin de Tanger. Il a donc d’énormes atouts pour ses nouvelles fonctions. L’homme est affable, d’une grande culture, amateur de jeux d’échecs, qu’il n’a plus l’occasion de pratiquer souvent. Il est connu pour sa capacité d’écoute, mais aussi pour son intransigeance. Animateur de ses équipes, qu’il met un soin à choisir, il est exigeant en termes de résultats en passant par la recherche d’une adhésion de tous les instants au projet.
Mohamed El Kettani, président du groupe Attijariwafa bank
Monsieur Afrique
Cinq ans après son arrivée à la tête du groupe Attijariwafa Bank, Mohamed El Kettani a multiplié les acquisitions pour faire de sa banque un géant à l’échelle du continent : douze banques dans autant de pays. Toujours sûr de lui, il a frappé une nouvelle fois, cette année, là où on ne l’attendait pas. Désormais solidement installé dans la banque de détail, son groupe amorce la deuxième phase de son développement du groupe au sud du Sahara en tentant une percée dans la banque d’affaires et dans l’assurance. Il a créé une filiale d’Attijari Finances à Dakar et installé une filiale de Wafa Assurance à Abidjan. Des coups de maître qui ont permis au groupe Attijariwafa Bank de prendre une longueur d’avance sur ses concurrents nigérians ou sud-africains dans la course à la bancarisation du continent.
Chakib Rifi, DG de Data Plus
Le business c’est sa vocation
A 35 ans, Mohammed Chakib Rifi est à la tête de la première entreprise du pays à fabriquer des téléphones portables et des tablettes «made in Morocco». En cette année, le jeune entrepreneur, qui est également le président du centre des jeunes dirigeants de Casablanca, a lancé sur le marché ses premières tablettes qui ont récolté un grand succès. Il a ainsi annoncé les grandes lignes de son projet de fabrication de téléphones portables. Il faut dire que l’entrée de Chakib Rifi dans l’entreprenariat a démarré en 1999, alors qu’il n’avait que 22 ans et un capital 100 000 DH. Après une formation chez Samsung, ce diplômé de Polytechnique Lille devient le premier opérateur privé marocain de services télécoms et informatiques, en installant une trentaine de standards téléphoniques dans le pays. Alors qu’il vend déjà du matériel informatique, il fait en 2004 une rencontre décisive. A l’occasion d’un salon à Dubaï, il aborde l’un des dirigeants du fabricant italien Olivetti. Ce dernier l’informe qu’il est en train de conclure un deal avec l’Egypte pour installer une usine d’assemblage à destination du marché maghrébin et de l’Europe. L’entrepreneur ne se démonte pas et lui propose de venir s’installer au Maroc. Un an après, Mohammed Chakib Rifi reçoit un coup de téléphone d’Italie. La firme transalpine l’invite à une nouvelle rencontre, les négociations avec l’Egypte ayant finalement capoté, l’affaire est conclue. Cette réussite dans l’industrie informatique a permis au fondateur de DataPlus d’attirer de nouveaux actionnaires, à savoir Investima et le Groupe Société Générale, et d’envisager une entrée en bourse.
Mohamed Bouzoubaâ, PDG de TGCC
Le bâtisseur
L’Afrique est au coeur des ambitions de développement des entrepreneurs marocains. Le BTP ne fait pas exception à la règle, et la société des Travaux Généraux de Construction de Casablanca (TGCC) s’implante au Gabon. C’est dans ce pays que l’opérateur compte implanter une filiale. Ce que l’on sait, c’est que la TGCC a été fondée en 1991 par Mohamed Bouzoubaâ. L’entreprise construit alors des bâtiments industriels, des bureaux et des espaces de toutes superficies sur tout le Maroc. C’est déjà en 1999 que l’entreprise décroche son premier grand marché. Il s’agit du Stade de Fès et l’entreprise est chargée de le réaliser. C’est ce premier projet, mené à bien, qui amènera le ministère de l’Equipement à lui décerner la Classe 1. Mais la success story ne s’arrête pas là, et en 2006, la TGCC construit les aérogares de Marrakech Ménara, Tanger Ibn Battouta et Essaouira Mogador, sans compter le Tanger City Center. Un succès qui s’inscrit dans la durée.
Mohammed Rabie Khlie , DG de l’ONCF
Lui, c’est monsieur TGV !
Depuis qu’il a été nommé à la tête de l’Office National des Chemins de Fer, Mohammed Rabie Khlie a eu droit à toutes les critiques. Pourtant, ce manager déterminé, a continué son chemin. En effet, il a préféré répondre à ses détracteurs par des stratégies nationales, visant à développer le fret, la logistique, et le transport des voyageurs. Ainsi, cet homme à l’aube de la cinquantaine, a été la cheville ouvrière de la LGV. Projet arrivé à la moitié de sa réalisation et qui vise à réduire les temps de trajet. Tanger-Casablanca se fera en 1h30 lorsque le projet sera arrivé à maturité. Pour rappel, Khlie est diplômé de l’Ecole Mohammedia d’Ingénieurs, (un diplôme en génie électrique en option automatisation industrielle). En 1987, il rejoint l’ONCF où il occupe divers postes de responsabilité qui lui permettaient de contrôler l’ingénierie ferroviaire, avant d’être nommé Directeur Général en Juillet 2004. Tout au long de sa carrière, il a eu l’occasion de contribuer de façon significative, ou même de conduire avec succès, plusieurs projets structurants pour le secteur ferroviaire au Maroc, tels la conception d’une stratégie d’affaires axée «clients», la refonte du système de gestion des ressources humaines, la réalisation des programmes d’investissement ambitieux et le lancement de la Ligne grande vitesse …En marge de ses responsabilités à l’Office, Rabie Khlie participe aux activités internationales liées au secteur ferroviaire. Il est membre de l’Organisation intergouvernementale pour les transports internationaux ferroviaires (OTIF) depuis 2006, président de l’Union Arabe des Chemins de Fer de 2007 à 2008, président des Chemins de Fer d’Afrique du Nord en 2007 et l’Union Internationale des Chemins de fer – Région Afrique depuis Juillet 2010.
Mostafa Terrab, PDG d’OCP
OCP en superstar
En 2012, Mostafa Terrab aura fait l’actualité de manière quasi continue. D’abord par les résultats de l’entreprise qu’il dirige. Grâce à sa politique, l’OCP, premier exportateur mondial fait le marché, tient les prix et permet d’éviter que le déficit de la balance commerciale n’atteigne pas des niveaux rédhibitoires. Durant cette année, il a organisé et animé plusieurs événements mondiaux, avec la présence de personnalités de premier plan. Il développe et fait progresser l’idée du Maroc, pont vers l’Afrique, nouveau centre de forte croissance. Mais c’est sur le plan de la responsabilité sociale du groupe OCP que Mostafa Terrab a crevé l’écran. L’on savait déjà ce qu’il avait apporté, en termes de redistribution de la valeur aux salariés. En 2012, des projets qui lui tenaient à cœur ont été concrétisés : la ville verte de Benguérir, dont les travaux ont été inaugurés par Sa Majesté le Roi, celles de Khouribga et El Jadida, dont l’état d’avancement connaît un rythme soutenu. OCP a lancé un méga projet de recrutement après formation (5400 emplois) mais aussi d’aide à l’employabilité concernant 20000 jeunes, qui reçoivent une formation spécifique et bénéficient d’une bourse. Cette expérience novatrice a convaincu d’autres opérateurs, mais aussi les pouvoirs publics qui y voient l’unique moyen d’influer sur le marché du travail et d’offrir une issue à la problématique de l’emploi des jeunes par des formations complémentaires.
Mostafa Terrab est issu d’une famille du savoir au service de la Nation. Son grand père maternel n’est autre que Cheikh Al Islam, Belarbi El Alaoui, grand alem, progressiste, qui a eu pour disciples Allal El Fassi et Belhassan El Ouazzani entre autres. Sa mère, lalla Aïcha est la pionnière de l’associatif au Maroc. A la fin des années 60, elle aidait déjà les étudiants brillants à poursuivre leurs études dans les grandes écoles. Mostafa Terrab, en président de l’ANRT, a organisé la révolution des Telecoms au Maroc, avant de claquer la porte parce qu’inflexible sur les principes. Après un passage à la Banque Mondiale, il est revenu au Maroc, nommé à la tête du groupe OCP. Il s’est entouré de compétences, a élargi ses équipes, changé les méthodes de travail, amélioré la productivité, pour les résultats que l’on sait.
Mustapha Bakkoury, président du directoire de Masen ( Moroccan Agency for Solar Energy )
L’éclaireur éclairé
L’Ex-patron de la CDG, chargé de l’énergie solaire, a réussi en à peine une année, à ficeler le projet de Ouarzazate, à lancer l’appel d’offres qui a attiré plusieurs groupes internationaux, avant d’être remporté par les Saoudiens. La plus grande centrale d’Afrique est en phase de construction. Grâce à elle, le Maroc réduira sa dépendance énergique et les sorties de devises qui vont avec.
Mais Mustapha Bakkoury n’est plus uniquement un technocrate et ce, depuis 1997. Il a en effet été l’un des signataires de l’appel pour un mouvement pour tous les démocrates. Ceci dit, il n’était pas « visible » au sein du Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM). Après les résultats du 25 novembre, le PAM a été le premier parti à organiser son congrès, Biadillah cédant la place à Bakkoury après un seul et unique mandat. Il a une ambition de réorganisation des structures, de clarification idéologique, mais aussi de rayonnement international.
Il a conduit plusieurs missions à l’étranger, jusqu’en Birmanie où il a rencontré le prix Nobel de la Paix et légendaire opposante, manière d’installer définitivement le PAM dans le paysage. Son défi en 2013 sera les élections communales. Le PAM domine une majorité de conseils sortants. Réussira-t-il à endiguer la marée islamiste ?
Omar Faraj,directeur des Domaines de l’Etat, ministère des Finances
Tout pour optimiser le patrimoine de l’Etat
La direction des Domaines de l’Etat est entrée dans une nouvelle dynamique et ses fruits commencent à se faire ressentir. Cette année, pour mieux gérer le patrimoine de l’Etat et l’optimiser, un certain nombre d’actions ont été entreprises, comme par exemple de nouveaux partenariats pour prendre des participations dans des projets, la vente d’une bonne partie du parc locatif, la rentabilité du patrimoine sous-exploité… Derrière ces différents chantiers, un homme, Omar Faraj, grand commis de l’Etat qui est dans la fonction publique depuis des décennies. Avec ses équipes, ce père de deux enfants se fixe des objectifs pour que dans les deux ou trois prochaines années, il instaure un système d’information très développé pour résoudre complètement la gestion du patrimoine de l’Etat. Omar Faraj, qui est membre de l’Instance Centrale de Prévention de la Corruption, a entamé sa carrière en 1979 au ministère du Commerce et de l’Industrie. Il occupe ensuite des fonctions d’Attaché de Direction chargé de la coopération, de Chef du service Administratif et de la Formation, directeur du Cabinet du Ministre, puis directeur des Affaires Générales jusqu’en 1998. Aujourd’hui, âgé de 55 ans, Omar Faraj est directeur des Domaines de l’Etat au sein du ministère des Finances, après avoir occupé les fonctions de Conseiller du directeur général des Douanes, puis directeur des Ressources et de la Programmation au sein de cette grande direction, puis directeur des Affaires Administratives et Générales du ministère de l’Economie et des Finances.
Tariq Sijilmassi, PDG du Crédit Agricole
Le banquier des fellahs
Le Crédit Agricole a joué les chevaliers blancs cette année. En plus d’être le principal soutien du Plan Maroc Vert, la banque agricole a soutenu les agriculteurs en injectant 1 milliard de DH dans le circuit. Ce bol d’air aura sauvé plus d’une exploitation agricole, mais ce n’est pas tout. A titre privé, Tariq Sijilmassi, président de la Fédération Nationale des Associations de Microcrédit a relancé les actions de micro financement en 2012. Il est né en 1963, d’un père ambassadeur. En raison de la nature du métier de ce dernier, il grandit entre Alger, Moscou et Copenhague. Il décroche son Bac C, Sciences Mathématiques en 1981 et s’envole pour Versailles préparer les classes préparatoires aux grandes écoles de commerce, au Lycée Sainte Geneviève. Au bout de ces deux années, il est admis à l’école des Hautes Etudes Commerciales (HEC) de Paris. Dès 1986, alors qu’il n’est pas encore diplômé, la Banque Commerciale du Maroc (BCM) le recrute comme directeur délégué, en charge des grands comptes. Il occupe ce poste jusqu’en 1992, et ce sera le point de départ de sa carrière de banquier. Changement de cap : il occupe ensuite un poste d’administrateur directeur général d’un groupe industriel. Mais cet épisode durera huit ans, au bout desquels il revient à ses premières amours, dans la banque. Dès lors, il reprend du service au Crédit Agricole, d’abord comme directeur général adjoint entre 1999 et 2003, puis comme Directeur Général. Quand on est dans la banque, on y reste !
Othman Benjelloun, Président du GPBM
La finance n’a pas de secret pour lui
Figurant parmi les quarante plus riches personnalités africaines pour l’année 2012, Othman Benjelloun ne finit pas de faire parler de lui. A 81 ans, ce magna de la finance est toujours au devant de la scène financière et bancaire, autant marocaine, qu’africaine, et même arabe. En effet, le président du Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) et président de BMCE Bank, a été élu récemment vice-président de l’Union des Banques Arabes (UAB).
Il s’est également illustré au cours de cette année par le renforcement de son groupe sur le continent africain, confirmant ainsi sa volonté de se positionner comme un acteur majeur en Afrique subsaharienne.
Tahar Bimezzagh, PDG de Koutoubia Holding
Le halal américain
Le business Halal est la niche de l’avenir. De nombreux opérateurs lorgnent ce marché, certes “ethnique”, mais ô combien rentable. Ainsi, après s’être développé en Espagne, le groupe Koutoubia se lance au Canada en 2012. Raison suffisante pour le nominer parmi les “Hommes de l’année”, ne serait-ce qu’en raison de la conquête du marché de la viande halal en Amérique du Nord.
Tahar Bimezzagh est issu d’une famille de bouchers. Déjà à 12 ans, il gère deux points de vente à Casablanca. Dès ses 20 ans, il passe au mode industriel en fondant une usine de transformation à Mohammedia, SAPAK. En 2001, Koutoubia passe à l’intégration en amont des circuits de production, et passe à l’élevage avec Koutoubia Elevage. Depuis, la holding compte également Délices Viandes, Selvadine, Sabay, El Benna Food, Casa Viande, Beldine et Tradastar. Aujourd’hui, son groupe exporte en Afrique, au Proche Orient et en Turquie. A quand le Monde ?
Youssef Chraïbi, PDG Outsourcia
L’offshoring, c’est lui
Depuis les déclarations de Jean-Marc Ayrault, le terme de colocalisation prend tout son sens, mais Outsourcia, fondée par Youssef Chraïbi, est un cas d’école en la matière. Ce dernier, est l’entrepreneur typique de la nouvelle génération. Il est né en 1976 et a fait ses études à la mission française de Casablanca, jusqu’au Bac. Après les classes préparatoires aux grandes écoles de commerce, il intègre HEC Paris en 1997. Au bout de deux années, il quitte l’école pour fonder une première entreprise : Marketo.com. Nous sommes en 1999, en plein boom Internet, et il fonde une place de marché virtuelle pour les entreprises. Deux ans plus tard, il revend l’entreprise au groupe Vivendi. La même année, en 2001, il retourne sur les bancs de l’école pour décrocher son diplôme et devenir consultant en marketing opérationnel. En 2003, avec un associé, ils fondent le groupe Outsourcia en France et au Maroc. Puis l’entreprise devient un groupe en 2005, et s’installe dans ses actuels locaux du Bd Al Massira. Nouveau développement de l’activité en 2009, avec la création d’un centre de formation des jeunes aux métiers de l’Offshoring et de la relation clients, l’Offshore Academy. Puis arrive 2010, Outsourcia rachète une société spécialisée dans la gestion des réseaux sociaux, Alias Community basée à Tanger. La même année, c’est l’entreprise marocaine qui rachète une française, As-com. Depuis, il est président de l’AMRC. En 2011, Outsourcia dispose d’un call center en propre à Evreux. Une success story qui s’inscrit dans la durée.
Zouhair Chorfi, DG des Douanes
Les nouvelles vocations de la douane
Le démantèlement au Maroc n’a pas fait baisser les recettes douanières, bien au contraire! Mais ce n’est pas cela qui fait de Zouhair Chorfi un des hommes qui ont marqué l’année. Ce cadre, issu de la technostructure des finances, féru de culture, et attaché à la chose publique mène une mission importante, celle de la modernisation des services de douane, en particulier sur l’aspect de la protection du consommateur. Si l’exécutif met en place des procédures idoines, les gabelous sont déjà prêts, ce qui est une bonne nouvelle pour les fans de la défense commerciale.
Zouhair Bennani, Président du groupe Best Financière
Des coups de maître
Manager hors pair, le PDG du groupe Best Financière, très avenant, a la réputation d’être un formidable fédérateur. De quoi insuffler de l’énergie à ses troupes. Et cela a fonctionné, puisque son groupe est l’un des holdings du Royaume qui monte rapidement. Comme chaque année d’ailleurs, ce sont des pas importants que Zouhair Bennani fait franchir au groupe Best Financière. Mieux encore, en 2012 il a relevé de nouveaux challenges : la pénétration du secteur de la distribution des produits non alimentaires. Il a négocié la franchise de deux enseignes, l’une opérant dans l’habillement de masse à prix « convenable » (Kiabi) et l’autre dans les produits de bazar (décoration, art de la table…) avec Gifi. Si pour cette année, l’homme d’affaires a également multiplié les opérations stratégiques se rapportant au secteur de la distribution alimentaire et de l’immobilier commercial, la plus inattendue a concerné le pôle équipement médical du groupe. En effet, la holding a décroché en 2012 la carte de représentation de Philips Health au Maroc. En difficulté au Maroc, dit-on dans le secteur, la filiale locale de la multinationale considérée comme l’un des premiers fabricants mondiaux de matériel médical (équipement de blocs opératoires, réanimation, scanners, IRM et radiologie…) recherchait le meilleur moyen de se faire distribuer dans le Royaume.
Discret jusque-là au niveau de ce segment d’activité, Zouhair Bennani engage ainsi son pôle médical dans un processus de prise de parts de marché. Toujours sûr de lui, il a frappé une nouvelle fois là où on ne l’attendait pas..
Youssef Draïss, DG de Casa Transport
L’ingénieur qui a mis Casa sur les rails
Alors que certains y voit la fin du monde, pour Youssef Draïss, directeur général de la société en charge du projet du tramway de Casablanca depuis 2009, c’est un nouvel élan qui est donné à la capitale économique par le coup d’envoi du tramway. Pendant trois ans, il a eu les yeux rivés sur ses objectifs : le 12-12- 2012, date « magique » choisie pour l’inauguration, tout doit être prêt pour les usagers : rames et réseaux fonctionnels, stations terminées, tarification et gestion informatique des billets…
Le jeune ingénieur d’Etat est engagé sur tous les fronts. La pression est à son comble à la veille de sa mise en service, mais le jeune patron reste confiant. Ayant commencé sa carrière à l’Administration de la Conservation Foncière du Cadastre et de la Cartographie, Draïss a exercé de 1997 à 2003 à l’Inspection Générale de l’Administration Territoriale au Ministère de l’Intérieur avant de rejoindre à partir de 2003 la Direction Générale des Collectivités Locales (ministère de l’Intérieur) où il a dirigé en tant que chef de division. En août 2007, il fut nommé Directeur du pôle programmes à la Wilaya de Casablanca avant d’être porté 14 mois plus tard à la tête de Casa Transports. Discret et loué pour ses qualités de stratège et de chef d’orchestre, il ne donne jamais l’occasion d’être dépassé par le gigantisme du projet.
Le jour J, la première ligne de tramway est inaugurée en grande pompe en présence du roi Mohammed VI mais aussi du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Cette ligne de tramway est gigantesque puisqu’elle traverse la capitale économique d’Est en Ouest sur 31 km. Après cette première ligne, Draïss doit mener à bien trois autres lignes. Il n’est pas pour autant tétanisé.
ASSOCIATIF
Lalla Salma, présidente de l’Association de Lutte contre le cancer
La princesse des coeurs
2012 sera également l’année de la guerre contre le tabagisme. A coup de publicités terroristes et de campagnes de communication, l’Association de Lutte contre le cancer mène une opération “coup de poing” à grande échelle. Son artisan? La Princesse Lalla Salma. Depuis son mariage avec le Roi du Maroc, elle est devenue une figure incontournable. Lalla Salma fait partie de cette génération de femmes qui ont relevé le défi de l’émancipation par la connaissance et la prise de responsabilités. Elle est née Salma Bennani, en 1978 à Fès. Elle est la fille d’un professeur universitaire de l’Ecole Normale Supérieure. En 1981, elle perd sa mère, et sera élevée par sa grand mère, à Rabat. Elle est d’abord scolarisée dans un établissement privé avant d’entrer au Lycée Hassan II. A l’époque, les classes pilotes réunissent les meilleurs élèves du Royaume, et c’est tout naturellement qu’elle en fait partie. Elle décroche son baccalauréat Sciences Mathématiques en 1995 et poursuit par les classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs au Lycée My Youssef. Déjà, les nouvelles technologies sont à l’ordre du jour, et c’est en toute logique qu’elle s’oriente vers des études d’informatique. Elle intègre l’Ecole Nationale Supérieure d’Informatique et d’Analyse des Systèmes (ENSIAS) et décroche son diplôme d’ingénieur en 2000. Sortie major de promotion, elle commence alors sa carrière professionnelle comme informaticienne dans l’Omnium Nord Africain (ONA), avant que le Roi ne l’épouse en 2002. Depuis, elle a quitté ses fonctions à l’ONA et mène des projets sociaux et humanitaires, à travers l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer et comme Ambassadrice de Bonne Volonté pour l’Organisation Mondiale de la Santé. 2003 verra la naissance de son fils, et Prince héritier, Moulay Hassan, et quatre années plus tard, ce sera la naissance de sa fille, Lalla Khadija. Depuis son mariage, elle est la première épouse de Roi du Maroc à être médiatisée et s’impose comme un modèle pour les marocaines modernes. On la surnomme la princesse des coeurs.
Assia El Ouadie, actrice associative
Mama Assia n’est plus !
Quoi de plus normal que de trouver le nom de cette dame hors pair parmi les personnalités qui ont marqué l’année 2012. Assia El Ouadie l’a marqué par son départ, après une longue lutte contre la maladie. Cette dame au grand cœur a longtemps bataillé pour améliorer les conditions de détention des jeunes incarcérés. Juriste de formation, Mama Assia, comme aimaient l’appeler les jeunes détenus, s’est démarquée par son engagement infini et sa lutte déterminée pour la réinsertion des jeunes prisonniers. Cette femme de cœur, a été l’initiatrice de plusieurs changements positifs dans les prisons marocaines. Issue d’une famille militante, la fille de Mohamed El Ouadie Al Assafi et de Touria Sekkat, tous les deux figures emblématiques de l’opposition socialiste, Mama Assia a vu le jour en 1949, à Safi. Elle a été Magistrat au parquet du tribunal de Première instance de Casablanca de 1971 à 1980. Après un stage à l’Ecole supérieure de Magistrature à Paris, elle intègre le barreau de Settat (1981-1984) et celui de Casablanca (1984- 2000). Elle a participé à la création de l’Observatoire des prisons, en 1999, en tant que membre de la Fondation Mohammed VI.
En 2003, elle est parmi les fondateurs du centre de formation continue qui accueille un peu plus de 300 jeunes.
Yassine Makhli, président du Club des Magistrats
L’avocat des juges
La réforme de la justice est l’autre grand chantier du gouvernement Benkirane. Les Magistrats sont pris à partie et Yassine Makhli prend leur défense sur toutes les ondes et pages de la presse. Ce que l’on sait moins, c’est que le charismatique président du Nadi Al Qoudat est également un magistrat. Né en 1977 à Ouezzane, il suit des études de droit à la Faculté de Meknès. Il décroche sa licence en droit privé en 1999, et poursuit avec des études d’allemand au Goethe Institut, dont il sera diplômé en 2001. Ensuite, il s’oriente vers la magistrature et intègre l’Institut National d’Etudes de Juge, aujourd’hui Institut National de la Magistrature dont il décroche le diplôme en 2004. Il sera d’abord affecté au Tribunal de Première instance de Zagora. Depuis, il rend ses jugements depuis le Tribunal de Première instance de Taounat, et mène les combats des Magistrats depuis la tête du Club des Magistrats dont il est le président depuis l’année dernière. C’est bien la première fois qu’un juge est à la défense !