Blog de Jamal Berraoui

Incorrigible par ( Jamal Berraoui )

Abdelilah Benkirane a transformé une séance de questions orales en meeting. Il en a l’habitude et c’est pour cela que son audition mensuelle ne fait plus d’audience. Cette fois, il a accusé l’Istiqlal d’avoir « sorti » des milliards à l’étranger. On ne sait pas s’il parle d’individus ou de l’institution partisane. Est-ce que c’est vrai, n’est pas la bonne question.

Monsieur Benkirane est chef du gouvernement. A ce titre, il a tous les moyens d’appliquer la loi. Il peut demander à l’office des changes de sévir ou à son ministre de la Justice de saisir le parquet. Il ne le fait pas. Pourquoi ? Parce qu’il a inventé un nouveau mode de gestion d’un pays. Au lieu de régler les problèmes, il amuse la galerie. Cela a fonctionné quelques mois, mais a fini par lasser.

Le gouvernement a augmenté les prix des produits alimentaires par le truchement de la TVA. Benkirane avait promis que les prix ne bougeront pas alors que la Loi de Finances était déjà au Parlement. Sur les retraites, l’âge de départ légal va être fixé à 65 ans, les taux de cotisations vont augmenter et le salaire pris en compte sera le salaire moyen des dix dernières années de carrière. Les marocains vont travailler plus pour gagner moins. Je ne sais pas s’il y a moyen de faire autrement pour sauver les systèmes de retraite, mais je suis sûr que ce sujet est plus sérieux que la fraude aux devises.

Benkirane rend un très mauvais service à la démocratie au Maroc. Il galvaude le statut de chef de gouvernement, principal acquis de la nouvelle constitution. N’arrivant pas à sortir de l’habit de chef de parti, il fait le spectacle au lieu d’agir en homme d’Etat.

Dans une interview à France 24, il a répété que son parti a assuré la stabilité du Maroc. On ne va même pas discuter, on va admettre que c’est vrai. Et alors ? au nom de cette affirmation, il nous faut subir un exécutif qui bloque l’économie en suspendant les règlements, tue les médias publics, accuse les autres à tort et à travers et n’agit sur aucun dossier de fond. Abdelilah Benkirane nous prend pour des masochistes. Il se trompe, gravement.

 
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