Indice africain de développement des infrastructures : la Libye devance le Maroc ?
Si certains observateurs bien de chez nous doutent encore du bien-fondé du saut réalisé récemment par le Maroc dans le dernier Doing Business de la Banque mondiale, la Banque africaine du Développement (BAD) vient de leur livrer un autre classement où le doute est également permis quant à la pertinence de l’évolution qui est réservée à notre pays.
Cette fois-ci, c’est de l’indice africain de développement de l’infrastructure (AIDI) dont il s’agit et qui, dans sa dernière édition, évince bizarrement le Maroc du top 5 auquel il faisait partie dans le précédent classement de 2018.
Avec une note de 64,87 sur 100, le Maroc tombe désormais à la septième position loin derrière la Tunisie, l’Ile Maurice, l’Afrique du Sud mais également la Libye qui enregistre un score inexplicable de 81,89 (vu l’état délabré de ses infrastructures après plusieurs années de guerre civile), l’Egypte et les Seychelles qui revendiquent des notes impressionnantes (respectivement à 87,23 et 94,97).
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Réalisé sur la base de plusieurs critères, ce classement qui couvre les 54 pays africains brasse plusieurs données ayant trait au transport, à l’’électricité, aux TIC ou encore à l’eau et assainissement. Au-delà de la comparaison intuitive avec les pays qui nous devancent dans cette hiérarchie africaine, c’est le timing de ce classement qui rend dubitatif. Car entre 2018 et 2019, le Maroc a consolidé sa politique de développement des infrastructures avec l’inauguration de plusieurs projets d’envergure qui l’ont propulsé au-devant de la scène mondiale (et non seulement africaine).
A commencer par Al Boraq, un Train à grande vitesse reliant Tanger à Casablanca et qui est une première à l’échelle africaine ou encore la phase II de Tanger Med qui a permis à ce terminal de devenir le premier port d’Afrique et d’entrer au top 50 mondial en surclassant au passage le port de Durban et celui d’Algésiras. Enfin, l’année 2019 a également été marquée par l’inauguration du nouveau Terminal 1 de l’aéroport international Mohammed V de Casablanca et du pont à haubans de Sidi Maarouf à Casablanca (pour ne citer que les projets d’infrastructure les plus en vue).