Augmentation de capital massive chez la filiale marocaine du géant américain IBM
Le groupe américain IBM, vole encore une fois à la rescousse de sa filiale marocaine. En effet, le géant du matériel et des services informatiques basé à New York, vient de procéder à une mega-recapitalisation d’IBM Maroc qui croule sous les pertes depuis quelques années. Réalisée sous forme de coup d’accordéon, l’opération s’est traduite par une augmentation de capital ayant hissé celui-ci de 72,5 millions de DH à 385,5 millions de dirhams, immédiatement suivie par une réduction de capital par apurement des pertes antérieures à hauteur de 383,5 millions de dirhams. Sachant que la maison mère avait déjà renfloué sa filiale à deux reprises en 2015, cette nouvelle opération vient nettoyer un bilan fortement mis à mal. Mais que se passe-t-il au sein de la filiale de Big Blue ? Cette entité qui a longtemps trôné dans le TOP 500 des grandes entreprises au Maroc a commencé à voir rouge en 2013 avec une perte d’exploitation de 63 millions de dirhams pour un chiffre d’affaires de 263 millions de DH. Il faut dire que cette année coïncide étrangement avec les grandes ambitions dévoilées par IBM pour sa filiale marocaine, avec l’installation d’un centre de service technologique régional (Global Delivry Center) destiné à couvrir la zone du Maghreb et de l‘Afrique de l’Ouest à partir de Casablanca. Est-ce que l’investissement corrélatif a fini par peser sur les comptes et siphonner les fonds propres, ou les maux viennent plutôt d’une perte de vitesse sur le terrain historique d’IBM au Maroc, à savoir les serveurs de forte capacité (dits high end systems) et les solutions informatiques destinées aux grands comptes ? Pour l’instant, l’entreprise reste peu prolixe sur les raisons de ses déboires. Mais quelle que soit l’origine de ses déconvenues financières, son activité reste encore infinitésimale à l’échelle du business mondial de sa maison mère dont les ventes consolidées en 2015 ont atteint 81,8 milliards de dollars (presque 10% du PIB marocain !) pour un résultat d’exploitation de près de 18 milliards de dollars.