Injaz Al-Maghrib : presque 100.000 jeunes formés en 10 ans
L’ambiance était à la fête mercredi 11 octobre 2017 au Studio des Arts Vivants de Casablanca à l’occasion des 10 ans de Injaz Al-Maghrib. Partenaires mais aussi membres du conseil d’administration de l’association ont envahi l’établissement sis route de Azemmour qui s’est transformé, le temps d’une journée, en un salon à projets. Les lycéens et étudiants de différentes écoles et universités ont ainsi présenté à l’assistance, dont faisait partie Akef Aqrabawi, CEO de Injaz Al-Arab, et Radia Guarrigue, directrice générale de Injaz Gabon, leurs produits et solutions ayant été retenus sur la shortlist du prix de la Junior Entreprises 2017. Une centaine de porteurs de projets, de cadres d’entreprise bénévoles, de professeurs, directeurs d’établissements d’enseignement et de partenaires nationaux et internationaux ont ainsi répondu présent pour marquer l’anniversaire de l’association d’utilité publique créée en octobre 2007 à l’initiative de la SNI et sous l’impulsion de Mohamed Mounir El Majidi.
Dans la matinée, 19 Junior Entreprises lauréates des compétitions régionales (ayant mis en lice 201 Junior Entreprises en 2017) ont pitché devant un jury, acteurs de premiers plans de la société civile, cadres du ministère de l’Éducation nationale et face à un public venu nombreux les écouter. Peu après la soirée de célébration, Laila Mamou, PDG de Injaz Al-Maghrib, a présidé un point de presse pour revenir sur les réalisations de l’association. En 10 ans, le levier RSE de la SNI a ainsi formé près de 95.000 jeunes à l’entreprenariat, mobilisé 90 bailleurs de fonds et 2750 conseillers bénévoles (managers qui justifient de 5 ans d’expérience), accompagné 964 Junior Entreprises (dont 201 en 2016-2017) et créé 9 programmes de formation déployés dans les collèges, lycées et universités. Pour ce faire, l’association reçoit annuellement de ses partenaires 10 millions de DH, dont 8 millions de DH servent à financer ses programmes. « Une ONG digne de ce nom a besoin de 3 ans de trésorerie pour être viable. Nous ne pouvons pas nous permettre de dire à un jeune porteur de projet ‘‘écoutez, nous n’avons plus de financement’’ », explique Laïla Mamou. La PDG élue le 30 septembre 2017 ne veut pas se contenter des 110 startups créées depuis 2014 grâce à l’appui de l’association : « Les lycéens prennent part aux programmes de Injaz parce qu’ils en ont envie. Les autres ne sont pas intéressés parce qu’il n’y a pas une note qui va sanctionner leur présence. C’est normal qu’ils priorisent les examens. Mon vœu est que Injaz devienne, comme ce qui se fait en Europe, une matière sanctionnée pas forcément par une note, mais qu’elle soit considérée comme une option. On ne peut pas obliger un jeune de 15-16 ans à suivre les programmes. Il faut plutôt le récompenser : s’il est assidu et a une note au-dessous de la moyenne, son implication dans Injaz pourrait éventuellement rehausser la note, lui faciliter des stages dans les entreprises et les inscriptions dans des écoles. De cette façon, le taux d’assiduité va augmenter et Injaz aura plus d’impact ». Pour ce qui est des projets futurs, inscrits dans la stratégie 2020 de Injaz Al-Maghrib, l’association ambitionne d’avoir plus de présence dans les collèges et lycées et développer sans présence sur le rural. Aussi, passer de 18.000 jeunes formés et 20 startups créées en 2017 à 25.000 jeunes et 35 startups en 2020. Elle va notamment lancer le « learning by doing » (principe sur lequel se basent les programmes de l’association) au niveau du primaire, à l’instar du système éducatif américain. Aussi, s’appuyer sur des clusters industriels et agricoles pour aider à la création des startups. Après le point de presse, les convives de l’association ont assisté à la soirée de célébration des 10 ans de Injaz Al-Maghrib. La cérémonie a notamment consacré les meilleures Juniors Entreprises à l’issue d’une année de labeur et d’une compétition nationale parrainée par un jury de haute facture impliquant plusieurs dirigeants d’entreprises à l’instar de Amin Benjelloun Touimi, DG de Barid Bank, Dominique Vastel, directeur Projets Maroc de la SNCF et Imad Toumi, PDG de Managem.
Pour rappel, Injaz Al-Maghrib est une association reconnue d’utilité publique qui mobilise le secteur privé auprès de la jeunesse pour contribuer à l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs. Elle adapte au contexte marocain des programmes amenant des élèves à créer une Junior Entreprise et à se préparer aux challenges de la vie active. Des cadres d’entreprise bénévoles interviennent dans les établissements publics marocains pour dispenser selon la méthode pédagogique fondée sur l’apprentissage par l’action « learning by doing » les programmes de Junior Achievement Worldwide. Grâce à des programmes ciblés ayant fait leur preuve dans les pays membres du réseau Junior Achievement Worldwide, l’association Injaz Al-Maghrib entend contribuer à la consolidation des liens entre l’enseignement et le monde de l’entreprise ; susciter chez les jeunes l’esprit d’initiative et d’entreprise ; stimuler leur créativité ; développer leur sens des responsabilités et leur faire découvrir le milieu de l’Entreprise et de la vie économique. Le Comité d’Orientation de Injaz Al-Maghrib est présidé par Mohamed Mounir Majidi, le Comité RH est co-présidé par Wana Corporate, représenté par sa présidente Nadia Fassi Fehri et la SNI représentée par Abdelmajid Tazlaoui, le Comité d’Audit est co-présidé par Managem et Nareva, tandis que le Comité Communication et partenariat est co-présidé par Vivo Energy et Citibank. Au diapason de sa vocation de fonds d’investissements panafricain, et de ses engagements sociétaux, la SNI a par ailleurs impulsé, avec ses partenaires, le développement de corridors de coopération entre Injaz Al-Maghrib et les associations affiliées du continent (dans un premier temps celles d’Afrique de l’Ouest), en faveur des jeunesses du continent. À l’instar du partenariat scellé avec Junior Achievement Gabon, dont la présidente a participé à la célébration des 10 ans d’Injaz Al Maghrib et prévoit un programme de travail à cet effet au Maroc.