Interdiction de distribution de Sciences & Avenir : La réaction de Mustapha El Khalfi
Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication réagit par rapport à l’interdiction au Maroc du dernier hors-série de Sciences et Avenir consacré au thème « Dieu et la science ». Contacté par Challenge.ma, El Khalfi avance que « ce n’est pas une censure, mais plutôt une non autorisation de la distribution ». « Personnellement, je trouve que les idées et l’analyse avancées par le magazine sont intéressantes mais la représentation du prophète est cependant interdite. La loi est claire sur ce point », confie le ministre. Selon lui, l’article 29 du code de la presse stipule que l’introduction au Maroc de journaux ou écrits périodiques ou non, imprimés en dehors du Maroc, pourra être interdite par décision motivée du Ministre de la communication lorsqu’ils portent atteinte à la religion islamique, au régime monarchique, à l’intégrité territoriale, au respect dû au Roi ou à l’ordre public.
Pour appuyer sa position, El Khalfi met en exergue la violation, par ledit magazine, de la résolution 224/65 de l’Assemblée générale de l’ONU du 21 décembre 2010 relative à la lutte contre la diffamation des religions.
A l’origine de cette interdiction, deux miniatures illustrant le prophète « Mohammed » en pages 30 et 31 d’un hors-série « Dieu et la science » paru en décembre 2015. En réaction à la décision du ministre de la Communication, la directrice de la rédaction du magazine explique que la publication de deux miniatures remontant au XVIe siècle, illustrent une célèbre « Biographie du prophète Mohammed », écrite en arabe trois siècles auparavant, elle-même basée sur un texte remontant aux VIIIe-IXe siècles. « Nous les avons reproduites dans un cahier de cinq pages de « Repères » explicatifs du Hors-Série, à caractère historique et pédagogique, qui précisent les origines des textes sacrés que sont la Bible hébraïque, le Nouveau Testament et le Coran », peut-on lire dans sa réaction.
Pour la direction de la rédaction du magazine scientifique, « ce genre de censure prive de nombreux lecteurs des réflexions qui contribuent à construire des repères. Elle nous semble d’autant plus inappropriée que la période actuelle réclame plus que jamais compréhension approfondie de la science, des cultures et des croyances favorisant une réelle ouverture au monde ».