Interdiction de déplacements au Maroc : une méthode incompréhensible
La décision de fermer plusieurs villes ne peut être discutée en dehors de la situation sanitaire. Celle-ci est alarmante à plusieurs titres. L’incidence augmente insidieusement. Il y a donc un vrai problème, une réelle urgence. Les confinements localisés sont une option, même si chacun peut avoir un avis sur les mesures.
Les scientifiques nous disent qu’au-delà de 50 nouvelles infections pour 100.000 habitants, nous sommes dans le rouge. Tanger, Sidi Kacem et Berrechid sont très largement au-dessus. Le R.0 ( indice de reproduction du virus, NDLR) a dépassé 1,2. Il y a donc un vrai problème, une réelle urgence. Les confinements localisés sont une option, même si chacun peut avoir un avis sur les mesures. Mais la méthode est exécrable, imbécile. Sortir un communiqué à 19h pour une fermeture à minuit, a créé la panique, la ruée sur les routes, il y a eu des accidents, des morts, des drames. Rétro-pédaler en demandant aux agents d’autorité une permissivité de 24 heures est un déni de l’Etat de droit.
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Le gouvernement ne fonctionne pas en équipe, plusieurs ministres affirment ne pas être au courant de ces mesures. Le peuple a l’impression d’être traité comme un mineur. L’adhésion est au degré zéro. Politiquement, c’est juste explosif. On a l’impression que l’Exécutif est englué dans les sables mouvants et que chaque fois qu’il essaie de s’en sortir, il s’enfonce davantage. Mais les citoyens ne peuvent pas se défausser sur l’incurie du gouvernement.
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L’on sait, scientifiquement, qu’en l’absence de traitement, le seul moyen de freiner la pandémie, ce sont les 3M : masque, mesure de distanciation et mains lavées. Seule une minorité de marocains respecte ces règles vitales. La situation sur les lieux de travail est critique. Les marchés, les réunions familiales, sont des foyers en puissance. Il est impossible de mettre un policier tous les cinq mètres. Si on veut préserver quelques libertés, sauvegarder une partie de l’économie, nous devons nous discipliner. Sinon c’est le chaos qui nous attend.