Iran-Irak : le séisme fait au moins 340 morts
Le bilan du tremblement de terre de magnitude 7,3 ayant frappé dimanche 12 novembre 2017 l’Iran et le nord-est de l’Irak est monté à 340 morts dans ces deux pays, ont annoncé les médias irakiens et iraniens.
En Iran, au moins 336 morts et 3950 blessés ont été recensés, a rapporté la télévision publique iranienne. Selon les autorités locales, le bilan risque de s’alourdir encore à mesure que les secours atteindront des zones reculées affectées par le séisme. Un tremblement de terre d’une magnitude allant de 7 à 7,9 peut provoquer des dégâts importants dans le pays, d’autant plus que la plupart des logements des zones rurales d’Iran sont construites en terre et s’écroulent donc facilement en cas de séisme. La province de Kermanshah, située le long de la frontière avec l’Irak, a été la plus durement touchée par le tremblement de terre, qui a été ressenti dans plusieurs provinces du pays. Un deuil de trois jours y a été décrété. Deux cent trente-six morts ont été recensés dans le seul comté de Sarpol-e-Zahab, situé à une quinzaine de kilomètres de la frontière avec l’Irak. Le principal hôpital de cette localité a été gravement endommagé et n’a pas été en mesure de recevoir les centaines de blessés qui y ont été amenés, a déclaré le chargé des services d’urgence du pays, Pirhossein Koulivand. Les médias iraniens ont rapporté qu’au moins 14 provinces du pays ont été affectées par le séisme qui a déclenché des glissements de terrain entravant les efforts des secours.
De son côté, l’institut américain de veille géologique (USGS) a évoqué une magnitude de 7,3 alors qu’un responsable des services météorologiques irakiens a fait savoir que la secousse avait provisoirement été mesurée à 6,5, ajoutant que l’épicentre du séisme se situait à Penjwin, dans la province de Souleimanieh du Kurdistan irakien, tout près de la frontière iranienne. Des responsables sanitaires en Irak ont pour leur part rapporté six morts et au moins 68 blessés dans le district le plus touché, Darbandikham, près de la frontière avec l’Iran, où au moins dix habitations se sont effondrées et le principal hôpital a subi de gros dégâts. À Bagdad, où la secousse a été ressentie plus au sud, plusieurs habitants se sont précipités hors de leurs maisons lorsque la capitale irakienne a tremblé. Des scènes similaires se sont produites à Erbil et dans d’autres villes du nord de l’Irak, près du point de l’épicentre. Quelque 118 répliques ont été enregistrées d’ores et déjà par le centre sismologique iranien qui dit en attendre d’autres. Le dirigeant du Croissant rouge iranien a déclaré que plus de 70.000 de personnes avaient besoin d’un abri de fortune. Abdolreza Rahmani Fazli, ministre de l’Intérieur iranien, a indiqué que certaines routes étaient bloquées, ajoutant que les forces armées iraniennes ont été déployées pour prêter main forte aux services d’urgence.
L’Iran est à cheval sur d’importantes lignes de faille et subit souvent des secousses. Le 26 décembre 2003, un séisme de magnitude 6,6 avait frappé la ville de Bam, à 1000 kilomètres au sud-est de Téhéran, faisant quelque 31.000 morts. En Irak, la ville de Darbandikhan, située à 75 kilomètres de Sulaimaniyah, a connu les dégâts les plus importants et où plus de 30 personnes ont été blessées, a déclaré le ministre de la Santé kurde Rekawt Hama Rasheed, notant que « la situation sur place est très critique ». Selon les médias israéliens, le séisme a été également ressenti dans plusieurs parties d’Israël.