IVG : Il faut y aller franco ! par ( Jamal Berraoui )
A Fès, un homme a été arrêté parce qu’il a violé des dizaines de femmes. La presse l’appelle le monstre de Fès. L’une de ses victimes est poursuivie pour avortement. Elle a préféré arrêter sa grossesse née du viol. Du point de vue de la loi, elle est condamnable et risque une peine de prison. Pourtant quel avenir aurait eu un enfant né d’un viol, avec une mère célibataire, ce que la victime serait devenue. Parce qu’elles adorent importer des conceptions, les associations féministes réclament la légalisation de l’IVG, dans le cadre du droit des femmes à disposer de leur corps. Le principe est pour moi indiscutable, mais il y a mieux à faire, et surtout plus urgent à faire que de combattre des moulins à vent. Saâd Eddine El Othmani a déclaré il y a quelques années, qu’il était favorable à l’avortement dans certains cas. J’énumère de mémoire et j’espère qu’il me pardonnera une éventuelle erreur involontaire. Il a cité :
– L’inceste
– Le viol
– Le danger pour la mère
– Les cas sociaux dramatiques
– La transmission d’une maladie grave
Moi je prends comme première étape, parce que l’interprétation des cas sociaux dramatiques est élastique. De la même manière que la clause << désastre émotionnel >> a servi dans la loi VEIL en France. La réalité aujourd’hui, c’est que chaque jour des milliers d’avortements sont pratiqués dans des conditions souvent dangereuses, parce que les praticiens qui prennent des risques, réclament des tarifs atteignant les 7000 dirhams. Nous avons des infanticides régulièrement, parce que les jeunes filles sont en détresse et qu’elles ne savent que faire. Les Islamistes connaissent ce constat et savent que la position pure et dure est intenable. Mais, comme toujours avec eux, ils refusent la référence à l’universel, à la déclaration de Pékin que le Maroc a signée, avec des réserves, qu’il a levées par la suite. Le droit des femmes à disposer de leur corps, cela signifie aussi les relations hors mariage, la liberté sexuelle. Or, ils ont un vrai problème avec le sexe. Croire qu’il suffit de quelques cénacles pour gagner ce débat de société est une illusion, que mon engagement m’interdit de partager.
Par contre, ouvrir le débat, pousser El Othmani plus loin, tout en sachant que sa position ne fait pas l’unanimité dans son camp, c’est faire preuve de sens politique. Pour l’instant, mobilisons-nous pour
la victime de Fès. Elle risque d’être condamnée avant son violeur.