Jawhara, perle noire
Le festival de la région de Doukkala choisit pour thème cette année (7, 8 et 9 août) « Afriquia Al Jadida ». Focus sur l’une de ses étoiles, Tiken Jah Fakoly
Après la Fondation ONA qui a consacré ces derniers mois une large partie de sa programmation à L’Afrique culturelle, voilà le festival Jawhara qui dédie son thème au Continent noir. Avec comme tête d’affiche l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly. Le reggaeman ne vient pas les mains vides. Son nouvel album « Dernier Appel » date du début de ce mois. Il y déverse tout ce qu’il pense des dirigeants de son pays et de ceux des nations voisines. A l’image de son compatriote Alpha Blondy, Jah Fakoly frappe là où cela fait mal. Ses textes n’épargnent rien ni personne. Il se maintient en croisade contre la corruption, la précarité, les injustices sociales, le balayage d’un revers de la main des droits humains. Pour ceux qui le soutiennent, « les politiciens n’ont que des mots. Tiken, lui, met ses actes en accord avec ses paroles ». Ce nouvel opus reste en phase avec ce que le musicien a toujours revendiqué : une Afrique meilleure, une Afrique avec une justice équitable, un Continent empreint de liberté, d’égalité et d’éducation pour tous. Un rêveur, Tiken ? En tout cas, sur « Dernier Appel », il matraque : « Quand l’Afrique va se réveiller, ça va faire mal, mal… » La musique qui enveloppe ces bien redondants messages fait appel à des instruments locaux que Fakoly marie à la perfection avec ses roots reggae. L’autre invité de poids du festival, le Sénégalais Ismaël Lo. Surnommé le Bob Dylan africain, il entretient un silence studio depuis 2006 et l’album « Sénégal ». Puisant dans un univers aussi folk que soul, il n’échappe pas aux envolées politiques qui caractérisent, en partie, les préoccupations des artistes africains. Jawhara accueille également quelques habitués : Hamid El Kasri, Saïd Mosker, Stati, Bilal… On citera aussi l’Orchestre National de Barbès, Marwan Khoury, Don Bigg… C’est l’Afrique généreuse.