La BAD repense sa stratégie pour le continent
A l’occasion des 48ème Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) qui démarrent aujourd’hui à Marrakech, de nombreux sujets refont surface : innovation technologique, partenariat public/privé, éducation, énergies… Ce sont plus de 3000 personnalités provenant de 78 pays qui seront réunies pendant 5 jours.
Marrakech va vivre la semaine au rythme de l’Afrique : deux chefs d’Etat, le président sénégalais Macky Sall et le président gabonais Ali Bango seront présents lors de cette assemblée ainsi que des ministres des finances, des gouverneurs des banques centrales et des chefs d’entreprises. Un auditoire alerte pour une vaste problématique : « La transformation structurelle des économies africaines ».
Le groupe de la Banque africaine a élaboré une stratégie décennale (2013-2022) pour pallier aux problèmes de fond que rencontre aujourd’hui le continent. La stratégie a été élaborée sur la base de l’évolution économique que connait aujourd’hui l’Afrique et de l’amplification des attentes sociales des populations. En effet en 2012, près de 25% des pays d’Afrique ont connu une croissance supérieure ou égale à 7% selon une analyse semestrielle de la Banque Mondiale, Africa’s pulse. Des chiffres à faire pâlir d’envie les pays développés qui stagnent. Néanmoins le continent n’a pas encore réussi à traduire cette croissance sur le pouvoir d’achat de ses populations. Donald Kaberuka, le président du groupe de la Banque africaine de développement souligne à ce titre que « la croissance économique doit maintenant se traduire en une véritable transformation économique qui créera des emplois et offrira des opportunités aux populations ».
Cette stratégie propose de rechercher de nouvelles modalités de mobilisation des ressources pour accompagner le développement de l’Afrique, notamment grâce aux partenariats public-privé, et de stimuler le secteur privé africain par les financements et les opportunités d’affaires.
Les participants auront aussi à examiner le rapport 2013 préparé par la BAD, l’OCDE, la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Un rapport très attendu par les investisseurs et les opérateurs économiques internationaux et qui sera focalisé sur les perspectives économiques en Afrique.
A noter que le Maroc, qui accueille cette année ces assises africaines est le premier bénéficiaire des apports de la BAD avec plus de 20% des financements, soit 2,4 milliards de dollars. Le tiers de ce montant est allé aux infrastructures, en particulier aux secteurs du transport, des énergies, etc.
La question du retour du siège de la BAD à Abidjan sera également évoquée ; en effet depuis sa création en 1964, la BAD siégeait en Côte d’Ivoire mais ses bureaux ont déménagé il y a dix ans à Tunis du fait de l’instabilité du pays.