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La bataille du perchoir a commencé

Dès l’ouverture de la session du printemps en avril, le Parlement devra élire son président. Il est prévu par les statuts, qu’à mi-mandat, une nouvelle élection soit organisée, souvent pour confirmer le titulaire du poste, à part dans le cas de Mansouri qui a dû céder le fauteuil à Abdelouahed Radi pour un nouveau mandat. 

Cette fois, nous sommes devant un autre cas de figure, la majorité a changé et le parti du président actuel est désormais dans l’opposition. Karim Ghellab a le respect des députés qui louent le travail d’organisation entrepris, mais aussi sa défense farouche des prérogatives du Parlement et de l’équilibre des institutions. Mais c’est la majorité qui va récupérer le perchoir en respect des règles démocratiques universelles. 

Deux hommes pour un fauteuil

A l’issue des négociations entre le PJD et le RNI, il a été clairement indiqué que le parti dirigé par Mezouar hériterait du perchoir, en plus des ministères qui lui ont été dévolus. La direction du RNI n’avait pas tardé à désigner son candidat. C’est le député de Tétouan et Chef du groupe parlementaire, Talbi Alami qui a été choisi. L’ex-ministre n’en a d’ailleurs pas fait mystère.

On croyait l’affaire pliée, mais au Maroc rien n’est réellement simple quand il s’agit de nominations. Mansouri l’ex-ministre, Président du Parlement et chef du parti destitué par un congrès extraordinaire est sorti du bois pour se poser en candidat à un possible retour au perchoir.

Il garde des soutiens solides chez les indépendants. Ses amis n’ont pas eu leur part dans les ministères et trouvent logique que la compensation soit la présidence du Parlement. Depuis son retour dans les instances du parti, Mansouri n’a pas fait de vagues. Il a même et à plusieurs reprises, soutenu la direction qui avait pourtant organisé le coup d’Etat contre lui, il y a quelques années. Cet esprit de responsabilité lui vaut beaucoup de respect chez les cadres du RNI.

De la même manière Talbi Alami n’a pas eu de ministère, lui qui l’a été dans pratiquement tous les gouvernements depuis 1997. C’est un élu qui a un réel ancrage régional. Mais surtout depuis quelques mois, fort de la promesse du bureau politique, il s’y voyait déjà.

Pour compliquer le tout, il se sussure que Abdelilah Benkirane préfère Mansouri. Si cette information était vraie, elle serait gênante pour la majorité. L’alliance est tellement fragile que l’implication du Chef du gouvernement dans la vie interne d’un autre parti peut créer des remous.

Les prochaines semaines seront rudes pour la direction du RNI qui doit apaiser les tensions et trouver un accord entre les deux prétendants. Le perdant devra être « calmé » par une promesse quelconque car, ne l’oublions pas, il s’agit de deux poids lourds du parti, ayant chacun de larges soutiens. Ces luttes intestines pour les places et les honneurs laissent toujours des traces.

Le Parlement est aussi l’objet d’une autre bagarre. Cette fois, c’est un parti de l’opposition, en l’occurrence l’USFP qui est concerné. Driss Lachgar et son bureau politique ont décidé d’enlever à Zaïdi la présidence du groupe et de nommer Madame Rachida Benmessaoud à la place. Cela ne passe pas facilement. Le groupe des parlementaires se rebiffe. C’est à lui de désigner son chef. Par le passé, le bureau politique avait proposé Abdelkader Baina et les députés ont préféré élire un certain Driss Lachgar.

Cet épisode fait partie du feuilleton déclenché depuis le dernier congrès, les amis de Zaïdi rejetant ses résultats. Des sages tentent toujours d’éviter la scission. On verra si leurs efforts aboutissent avant la session d’avril.

 
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