La blockchain intéresse davantage les exportateurs
La transformation digitale est aujourd’hui une étape indispensable pour les entreprises, et notamment pour celles opérant dans le commerce international. Dans ce processus, la technologie de la Blockchain s’impose comme outil indispensable pour gagner en compétitivité. Pour mieux cerner les opportunités et les inconvénients de cette technologie, l’ASMEX et BMCE Bank of Africa ont organisé une rencontre au profit des exportateurs.
Avec l’accélération des nouvelles technologies, les entreprises doivent opérer des transformations pour pouvoir être compétitives, afin de pouvoir maintenir leurs parts de marché. Dans ce contexte, optimiser les coûts devient un impératif catégorique pour les entreprises. Cela l’est davantage pour celles opérant dans le commerce international, à cause de l’importance des coûts liés à la logistique. D’où tout l’intérêt de la technologie Blockchain.
Pour mieux comprendre les avantages de cette technologie et ses gains pour les exportateurs marocains, BMCE Bank of Africa et l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), ont conjointement organisé une rencontre le 18 décembre à Casablanca. Cette rencontre a réuni un parterre de spécialistes, d’experts nationaux et internationaux, de banquiers, et d’opérateurs marocains. Placée sous le thème « Blockchain : menaces ou opportunités sur le commerce extérieur national ? », cette conférence-débat a permis aux opérateurs de mieux cerner les opportunités aussi bien que les menaces de cette technologie. Selon les experts, la blockchain offre une ribambelle de solutions pour les exportateurs marocains.
« On sait aujourd’hui, que 20% des coûts inhérents au traitement administratif sont liés au fret maritime. Avec la blockchain, il y aura un gain immédiat. Nous, à la BMCE Bank of Africa, nous travaillons sur plusieurs solutions. Banque de référence dans le commerce extérieur et précurseur dans la dématérialisation, BMCE Bank of Africa a été la première banque à proposer le paiement des droits de douane en dématérialisant la quittance et la fiche de liquidation», a souligné Mamoun Tahri Joutei, directeur du Centre d’intelligence économique de BMCE Bank of Africa. « Nous proposons à travers nos plateformes digitales, le traitement de toutes les opérations de commerce extérieur, ainsi que diverses solutions performantes à nos clients via des parcours multicanaux et de services à haute valeur ajoutée visant à optimiser l’expérience client », -a-t-il ajouté.
Sensibiliser les opérateurs
Pour Aziz Mantrach, Vice-Président de l’ASMEX, et Président de la commission Logistique, la technologie Blockchain doit devenir l’allié des exportateurs. « L’objectif de l’ASMEX est d’anticiper les nouveaux changements qu’impose cette transformation, de répondre aux préoccupations du secteur et des pouvoirs publics pour avoir une véritable feuille de route sur la mise en œuvre de cette technologie dans les années à venir », a-t-il fait savoir. Hassan Sentissi, président de l’ASMEX a renchéri en soulignant, dans son message, qu’il est important pour l’association de sensibiliser les exportateurs marocains et tout l’écosystème du commerce extérieur national, aux nouvelles tendances et aux dernières innovations qui influent directement sur leur activité. Toutefois, même si tous les intervenants ont loué les bienfaits de la blockchain pour le commerce international, Jalal Benhayoun, Directeur de Portnet S.A, a émis certaines réserves.
« Aujourd’hui, on parle de la blockchain comme une solution à tout, comme la technologie qui va résoudre toute situation. La blockchain, pour nous, est une technologie comme toutes les autres technologies ayant des points forts, mais aussi des inconvénients. Je pense que lorsqu’on doit faire le choix d’une technologie aujourd’hui, on doit prendre en compte plusieurs risques par rapport à l’efficience, aux coûts, à l’environnement», a-t-il fait remarquer, ajoutant que cette technologie a aussi ses failles. Jalal Benhayoun a, toutefois, précisé que la blockchain intéresse bien Portnet S.A. «Nous sommes sur plusieurs initiatives avec plusieurs partenaires nationaux et internationaux. Quand on veut aller vers la blockchain, la première question à se poser c’est : est-ce qu’on a un problème de confiance ? C’est une technologie qui répond à cette problématique. Mais si on est dans une communauté où il n’y a pas de problème de confiance, investir dans la blockchain n’a pas vraiment d’intérêt», a-t-il soutenu. Pour rappel, le cabinet international IDC a prévu un investissement de 2,1 milliards de dollars dans la blockchain dans le monde entier en 2018, dont un tiers par le secteur financier.