La CME mise 600 millions d’euros dans ses deux parcs éoliens
Un parc éolien de 300 MW à Safi et un autre à Tétouan d’une capacité de 200 MW, opérationnels d’ici 2017. Le secteur est très porteur et attire de nombreux investisseurs, notamment étrangers
Après les Allemands, les Français, les Chinois ou encore les Espagnols, qui affichent leur appétit pour les énergies renouvelables au Maroc, c’est au tour des Belges de commencer aussi à tisser leur toile dans ce secteur très prometteur. Il faut dire que depuis le lancement des grands projets visant à augmenter la part des énergies renouvelables dans le bilan énergétique du Maroc, les investisseurs étrangers se bousculent au portillon. En effet, le Royaume se fixe des objectifs chiffrés de puissance installée à l’horizon 2020 de 2000 MW dans l’énergie solaire, de 2000 MW dans l’éolien et de 2000 MW dans l’hydraulique, ceci à travers à travers une stratégie nationale, bien ficelée, visant la concrétisation de plusieurs grands chantiers structurants comme le Complexe solaire intégré de Ouarzazate Noor, s’étalant sur 3.000 hectares, avec une capacité de production globale de 500 MW à terme. Le but final est de réduire la dépendance aux importations en énergies estimée à plus de 90% actuellemnent. C’est dans ce contexte que l’ambassade du Royaume de Belgique au Maroc a parrainé le séminaire organisé le 9 mai à Rabat par la CME (Compagnie Marocaine des Energies), une entreprise 100% belge oeuvrant dans les énergies renouvelables, notamment l’éolien. Cette rencontre avait pour but d’exposer l’expérience belge dans les énergies renouvelables et de montrer dans quelle mesure le Maroc pourrait en tirer profit. «Le marché marocain est très porteur. Les besoins du pays en énergie sont en croissance chaque année et je pense qu’il y a de la place pour une entreprise comme la nôtre », souligne Hassan Nadir, directeur général de la CME.
Libéralisation du marché
Créée en 2010 à travers un partenariat entre deux groupes belges, le groupe CFE et le groupe Windvision, la CME se positionne sur deux projets importants au Maroc. L’entreprise va développer un parc éolien de 300 MW à Safi. Selon Hassan Nadir, le permis de construire sera déposé ce mois-ci. Le second projet concerne Tétouan où la société belge compte installer un parc éolien de 200 MW. Le permis de construire sera déposé courant juin. Les deux projets, qui totalisent une capacité globale de 500 MW, vont nécessiter un investissement de 600 millions d’euros. « Ce sont deux grands projets qui nécessitent une grande mobilisation à tous les niveaux pour réussir le défi », fait remarquer le dg de la CME, qui assure que si tout va bien, les deux parcs pourraient être opérationnels en 2017. Mais, l’ambition de la Compagnie Marocaine des Energies ne se limite pas à l’éolien, car elle compte bien se lancer dans le solaire et dans les biomasses également. « Pour l’instant, on ne fait que de l’énergie éolienne. Il y a un potentiel extraordinaire du vent au Maroc et nous avons le savoir-faire. C’est pour cela que nous avons décidé de commencer d’abord par l’éolien», assure le dg. Mais, même si la société belge trouve un fort potentiel à l’éolien, elle déplore néanmoins la lenteur des textes. Hassan Nadir explique que le principal défi concerne le cadre juridique. «Il faut que la loi 13/09 puisse évoluer pour accompagner la libéralisation du marché de manière à ce que les producteurs d’énergie et les consommateurs se retrouvent dans un cadre clair. Il faut que les choses se mettent en place très vite», souligne-t-il. Pour rappel, depuis sa promulgation en 2010, la loi 13/09 permet aux opérateurs privés de vendre la production électrique de leurs sites directement aux clients finaux, notamment de grands industriels qui ont des activités très consommatrices en énergie.