Entreprises & Marchés

La dynamique du secteur attise de gros appétits

 

Automobile. De nombreux investisseurs intéressés par le secteur. L’AMICA promet une kyrielle de « bonnes nouvelles », en termes d’investissement, dans les deux prochains mois.
par Roland Amoussou

Le plan d’accélération industrielle, avec son concept phare d’écosystème, lancé par Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Industrie, en avril dernier, semble avoir dopé le moral du secteur automobile. En témoignent les performances assez exceptionnelles enregistrées par le secteur à l’export, ces derniers mois, surpassant carrément le géant OCP(Office Chérifien des Phosphates), traditionnel champion en la matière. En effet selon les statistiques de l’Office des Changes, entre janvier et juillet 2014, les exportations de l’industrie automobile marocaine ont atteint 11,76 milliards de DH contre 6,1 milliards de DH sur la même période en 2013. Des chiffres qui augurent d’un bon avenir pour le secteur. «Le secteur, il y a trois ans, était dans un tournant très important. Certains équipementiers qui se sont implantés, n’ont pas finalement eu le volume de rentabilité qu’ils souhaitaient. Et certains parmi eux nous disaient que si cela continue, ils pourraient envisager de partir. Il y avait beaucoup de points négatifs comme les coûts logistiques qui étaient énormes. Nous avons donc renégocié tout cela avec les transporteurs. Ce qui nous donne aujourd’hui des prix transparents. Le programme Émergence a également apporté beaucoup de choses au secteur», a expliqué le président de l’AMICA, Hakim Abdelmoumen lors d’une table ronde tenue vendredi dernier à Casablanca. Des efforts qui ont donné une forte dynamique au secteur, attisant l’appétit de nombreux autres constructeurs automobile, qui voudraient suivre l’exemple de Renault.

Écosystèmes et opportunités

Le président de l’Association marocaine pour l’Industrie et le Commerce automobile (AMICA) a laissé entendre lors de cette rencontre, que plusieurs multinationales se livrent actuellement à une course à l’investissement dans l’industrie automobile nationale. «Dans les mois à venir, nous allons faire d’importantes annonces, concernant, notamment, l’arrivée d’un nouveau constructeur automobile avec des conditions avantageuses pour le Maroc, particulièrement en termes de taux d’intégration. L’annonce en sera faite dans les deux ou trois mois à venir », a fait savoir Hakim Abdelmoumen, assurant que ce n’est pas du tout un effet d’annonces. Le Président de l’AMICA a saisi l’occasion pour présenter les différents projets sur lesquels l’association travaille actuellement. Ainsi, on note qu’il y a des négociations en cours pour le montage d’une unité d’assemblage CKD pour des volumes de 50.000 à 100.000 véhicules. L’association a également engagé des tractations avec deux constructeurs pour développer leur sourcing au Maroc. Le premier devrait passer de 300 millions à 1 milliard d’euros, et le second de 200 millions à 400 millions d’euros. Sur l’assemblage de véhicules, deux constructeurs asiatiques sont intéressés par les opportunités qu’offre le Royaume. Les opportunités se multiplient donc, et les investisseurs comptent bien les saisir les unes après les autres. Il faut dire que le concept d’écosystème, récemment introduit dans la stratégie de développement du secteur a eu un effet très positif. «Nous avons eu l’idée des écosystèmes. C’est-à-dire organiser le métier en plusieurs filières comme le câblage, le métal emboutissage, sièges, intérieur véhicules, carrosseries etc. Et là, cela devient parlant pour tout le monde à l’étranger », explique Hakim Abdelmoumen, ajoutant que l’écosystème permet à l’investisseur, lorsqu’il vient s’implanter au Maroc, de produire de manière rentable. L’AMICA assure que tout est en train d’être mis en place, de façon progressive, pour rendre l’industrie automobile marocaine très compétitive. Précisons aussi, que des négociations sont en cours actuellement avec des constructeurs chinois. Hakim Abdelmoumen a d’ailleurs laissé entendre qu’il prépare une mission dans ce sens, dans les toutes prochaines semaines. Pour rappel, le gouvernement s’est engagé à mettre en place des mesures d’accompagnement et de soutien, pour encourager l’investissement et le partenariat dans le secteur. 

 
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