La magie du foot par ( Jamal Berraoui )
Ils étaient des dizaines de milliers dans les rues, partout au Maroc pour célébrer la qualification du Raja aux demi-finales de la Coupe du Monde des clubs, contre une équipe mexicaine, pourtant loin du niveau mondial. De la même que la victoire contre l’Algérie à Marrakech, avait déclenché des scènes de joie indescriptibles et fait oublier, pour un instant, les revers de Gerets.
Cette fois, on a oublié Taoussi et son bilan, les démêlés de la fédé avec la FIFA et même, plus proche de nous, la cérémonie d’ouverture de ce mondialito, tout simplement indigne. Le seul os qui ne passe pas, c’est le fait qu’un responsable arbore le maillot du Bayern de Munich, alors qu’il visite la délégation du Raja. C’est une maladresse que les rajaouis ont du mal à pardonner.
Seul le football permet ce genre de communions, ce déclenchement des passions, cette fraternité quasi instinctive, ces moments d’allégresse avec l’affirmation appuyée d’un sentiment d’appartenance. Quel que soit le résultat du Raja en demi-finale, la tâche est compliquée mais rien n’est impossible, il aura offert aux marocains une soirée joyeuse, collectivement joyeuse.
Le lendemain, on est revenu aux réalités du championnat, et ce n’est plus la même chose. Des stades vides, un jeu insipide, sans que l’on sache où est la cause et l’effet. Nous ne pouvons donc espérer que des moments exceptionnels.
Pourtant, il y a moyen de bien faire, sans charger la barque du budget de l’Etat. Celui-ci doit offrir les infrastructures pour les jeunes et les équipes amateurs et… basta. C’est la formation sur une base très élargie qui nous permettra d’être de manière pérenne, dans le bon wagon.
Dans l’équipe du Raja, il y avait Benlamaâlem, Oulhaj, Metouali, Yajour et Salhi qui sont de purs produits de la structure de formation du club. Le plus jeune a 24 ans et il n’y en a pas d’autres, à l’exception du gardien remplaçant dans l’effectif. Ceci condamne les champions du Maroc à puiser chez les autres équipes.
Les équipes nationales des jeunes font recours massivement aux centres de formation européens. Wim Verbeeck nous a coûté des sommes énormes, juste pour établir le listing des jeunes opérant en Europe. Seule l’Académie Mohammed VI offre une lueur de ce point de vue.
Mettons plus de moyens dans la formation, y compris celle des éducateurs et les explosions de joie seront plus nombreuses, pour le bien du moral collectif.
En attendant, merci Metouali and co, et offrez-nous des moments de bonheur contre Ronaldinho.