Blog de Jamal Berraoui

La Palestine victime du printemps par ( Jamal Berraoui )

Israël s’attaque à la mosquée Al Aqsa, un ministre la souillant en y pénétrant pendant quelques minutes. C’est comme cela qu’Ariel Charon, ou Charogne, avait provoqué la seconde Intifada. Mais cette fois, à part quelques jeunes palestiniens, personne n’a réagi. C’est que les palestiniens, divisés, se sentent esseulés dans leur combat. La protection du troisième lieu saint ne peut être de leur ressort
exclusif.
Ils connaissent la pire situation depuis 1967. Ni les Etats, ni les peuples ne font de leurs droits une priorité. En Syrie, le plus grand camp de réfugiés est affamé depuis des mois. L’Egypte de Sissi impose un embargo à Rafah asphyxiant Gaza, et a décrété que Hamas était une organisation terroriste, alors qu’il y a quelques mois c’est le Caire qui couvrait les négociations pour la réconciliation inter-palestinienne.
Pire, la soldatesque égyptienne a empêché un groupe d’activistes, venus soutenir la femme palestinienne de franchir les frontières. Israël profite de cet isolement de Abbès, accélère la colonisation, reprend les assassinats en territoires occupés et revient sur tous les accords précédents, sans qu’une mobilisation apparaisse nulle part. Le printemps arabe a été une catastrophe pour bien des peuples. Ses conséquences continuent à occuper l’esprit de tous les dirigeants de la région, y compris les monarchies du golfe, plus enclines à rechercher la stabilité en Egypte qu’à secourir les Palestiniens.
Malgré les promesses de Kerry, il n’y a rien à attendre des négociations. Les Palestiniens sont dans une situation de faiblesse extraordinaire. Quand Arafat a négocié avec Rabin, il était le chef incontesté et jouissait d’un appui international. Abbès est isolé, n’a même plus le soutien du Fatah désormais très minoritaire, ne s’appuie sur aucune résistance populaire, ce que l’Intifada avait offert à Yasser Arafat. Abbès n’est même plus légitime parce que son mandat est fini depuis deux ans et qu’il ne peut organiser d’élections depuis le coup d’Etat de Hamas à Gaza.
Il n’y a pas de manifestations de soutien dans le monde arabe, parce que les peuples ont des préoccupations de survie au niveau national. Même pas au Maroc, alors que c’est la cause qui a engendré les manifs les plus imposantes, historiquement. Ce rapport de force est appelé à durer. Tant que les palestiniens ne mettront pas une direction commune, légitime auprès du peuple, sur une
ligne claire, ils ne peuvent que perdre les rares soutiens qui leur  restent. La tragédie est aussi de la responsabilité des dirigeants des différentes factions qui ont dilapidé le capital sympathie payé
chèrement par les enfants palestiniens. 

 
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