La parole de Vahid
Ce Jeudi, aux alentours de midi, Vahid Halihodzic, s’adressera en conférence de presse, à l’opinion publique. L’évènement est d’importance et mérite, ici, un traitement particulier. La raison en est simple, car cette prise de parole du sélectionneur national des Lions de l’Atlas est la première depuis le match perdu contre l’Egypte dimanche dernier à Douala.
Mettons-nous un instant à la place de cet homme qui affrontera ses juges ce jeudi midi alors qu’à un poil près, il aurait pu être à Douala, au Cameroun, en train d’envisager une demi-finale de C.A.N contre le pays organisateur. Vahid, entrant devant les caméras et micros de la salle du Complexe Maamora à Salé peut-il ne pas penser à ce qui se passe le même jour à Douala ? On insiste parce que c’est important pour comprendre ce qui se joue autour du personnage Vahid, et au-delà de tout, le devenir et l’avenir du football national.
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Jamais, au grand jamais, Vahid ne se voyait perdre contre l’Egypte en quart de finale. Son enthousiasme optimal était largement partagé en fin de semaine dernière par tous les amateurs de football. On rendait même des hommages appuyés au savoir-faire de Vahid, au punch de ses jeunes joueurs, à l’habileté retrouvée de Boufal, à des tas de petites et grandes choses qui ont fait rêver tout le public et le staff fédéral. A plus forte raison Vahid, qui, sur son nuage, assurait que lui et son staff avaient réfléchi au moyen de « tenir » l’insaisissable Salah, « meilleur joueur du monde » ainsi que le qualifiait Vahid lui-même. Et l’entame de ce match face à l’Egypte fut l’entame rêvée. Pénalty, et but d’avance pour le Maroc signé Boufal. Le plan se déroulant comme annoncé, comme fantasmé. Mais cela c’était avant. Aujourd’hui, au lieu d’une demi-finale de C.A.N, Vahid doit répondre face à tous, de ce qui est dénoncé comme des erreurs. L’Histoire du foot est faite de gloires et de déboires. Désormais, c’est l’heure des réquisitoires.
Déjà les réseaux sociaux ont jugé et condamné son adjoint Mustapha Hajji victime expiatoire. Vahid lui, va parler. On lui saura gré d’avoir réservé sa parole officiellement au Maroc. Abattu dimanche dernier, et touché au plus profond de lui-même, il n’a pas parlé après la défaite face à l’Egypte – même pour la traditionnelle conférence, obligatoire de l’après match. Jeudi à Salé, Vahid parlera. Ce qu’il dira, devra être soupesé à sa juste valeur. Ce sera plus qu’un bilan ou un procès, mais des promesses pour le futur. Et celui-ci reste prometteur.