La reddition des comptes et le séisme politique en 2017
Les cercles de plus en plus restreints qui se sont formés autour de l’exercice du pouvoir ont érigé en « intelligence » l’accumulation de l’argent et des mauvaises pratiques politiques.
Dans ce macabre exercice, des acteurs de gauche et de droite ont surfé sur la vague, croyant que la perception du citoyen est moyenâgeuse. Et pendant cette période de destruction des rêves, beaucoup d’élites ont été systématiquement éliminées de l’exercice de la politique citoyenne. Elles étaient obligées de ne plus pouvoir subir les intimidations de leurs camarades ayant, pour un moment, porté un rêve de gauche comme d’une droite sage et responsable.
Exercice de la politique ou rente politique
Le résultat a été catastrophique sur le plan politique. La vente des charges qui a été une pratique médiévale, a été remplacée par la vente des accréditations pour les élections. Les listes nationales des jeunes et des femmes qui ont été présentées comme une discrimination positive, sont devenues des moyens de distribution de la rente politique. Des analphabètes de la chose publique se sont retrouvés dans les hauts lieux du pouvoir législatif. Bien plus, les plus intelligents et les plus intelligentes ont exploité à outrance cet analphabétisme pour s’ériger en détenteurs et détentrices du savoir absolu et partant, du pouvoir d’accumuler des postes et des indemnités. Et pendant ce temps-là, comme chantait l’artiste, des bureaucrates dominant des politiques ont failli à leurs responsabilités. Un roi citoyen parcourt le territoire national et met en place des plans de développement avec des schémas financiers et techniques et devant son engagement, il ne trouve qu’un champ d’incompétences. Lors du discours du Trône, il a presque lancé des avertissements tout en annonçant un prochain séisme politique. Il n’a visé aucun parti, ni aucune administration, mais il a surtout voulu que les irresponsables dégagent. Il leur a donné le temps pour qu’ils prennent leurs décisions. Et ils n’ont rien compris…
Le début d’un processus… d’un séisme
Manarat Al Motawassit est une étape dans cette longue lutte contre l’incompétence et l’irresponsabilité. Être responsable politique c’est oser poser les questions sur les projets et les programmes et ne point se cacher derrière les décisions venues d’en haut. Un plan de financement non finalisé, un foncier non assaini et des études partielles sont des motifs qui doivent être portés devant le Conseil de gouvernement et faire l’objet d’un « brainstorming » salvateur. Des décisions ont été prises à l’encontre de ministres en exercice et d’anciens ministres, ainsi qu’à l’encontre d’anciens patrons d’établissements publics. Le processus n’est qu’à ses débuts et beaucoup de responsables élus ou désignés sont dans l’œil du cyclone de la reddition des comptes. Ceux qui sont partis par la voie de la retraite en laissant derrière eux des casseroles doivent rendre des comptes, autant que les incompétents qui ont fait perdre au citoyen et à son pays beaucoup de rendez-vous avec l’exercice responsable de la vraie politique. Les juges lancent des mises en garde et interdisent à des responsables de quitter le territoire national. Nous sommes pleinement dans le processus… dans le séisme.