« La spoliation » par ( Jamal Berraoui )
A peine un accord de cessez le feu obtenu, difficilement parce qu’Israël a opposé un arrêt ferme à toutes les revendications palestiniennes voilà que l’occupant rallume les tensions. L’Etat hébreu a décidé de s’approprier 400 hectares pour construire de nouvelles colonies en Cisjordanie. C’est un véritable coup de poignard dans le dos de Mahmoud Abbas dont Netanyahou saluait « l’esprit de responsabilité ».
Depuis longtemps, Israël poursuit clairement un objectif : rendre impossible la solution des deux Etats. En coupant Gaza de la Cisjordanie, en imposant le blocus, en accélérant ses programmes de colonisation, Israël veut créer une situation irréversible.
Il s’agit là d’une véritable myopie des sionistes. Ils pensent qu’en agissant ainsi, ils vont pérenniser l’occupation de ce qu’ils appellent la Judée et la Samarie. Or en refusant la prétendue solution des deux Etats, ils seront obligés un jour d’accepter le principe de one men, one vote, ce qui est mortel pour l’Etat juif tel qu’ils le conçoivent.
Si les diplomaties occidentales sont passées du soutien absolu à la critique d’Israël lors de la guerre de Gaza, c’est sous la pression de leurs opinions publiques. C’est aux USA que des appels au boycott ont été lancés. C’est un mouvement réel suscité par les images des enfants de Gaza.
Netanyahou ne sort pas des vieux schémas et ne veut pas prendre en considération ni l’opinion publique internationale, ni les changements intervenus dans la région. Même pour ses alliés, la sécurité d’Israël, qui n’est menacée par personne, n’est plus la priorité.
En Israël, une majorité pense que Netanyahou n’est pas allé jusqu’au bout et qu’il fallait continuer la guerre jusqu’à la destruction du Hamas. Le camp de la paix n’est plus qu’une minorité marginalisée et n’arrive à réunir, péniblement, que quelques centaines de manifestants.
Le dernier acte de spoliation a le soutien des Israéliens, alors qu’il s’agit d’un crime de guerre. C’est un pas de plus vers l’enterrement des accords d’Oslo et le début d’une nouvelle ère dans la lutte du peuple palestinien qui sait qu’il est seul face à l’occupant.