L’angoisse des parents par ( Jamal Berraoui )
Il fallait faire un tour à la foire le week-end dernier. Une centaine de stands des écoles supérieures tentaient de recruter les futurs bacheliers. Ceux-ci, à part quelques exceptions, sont perdus, ils se concentrent sur l’examen qui a lieu dans quarante jours. Les parents ne savent pas à quel saint se vouer. Il n’y a ni classement, ni aucune littérature officielle concernant ces écoles. Quand votre fils ou votre fille, ne sait pas quelle orientation, il ou elle veut donner à ses études.
Le drame, c’est que vous avez des parents qui ont payé pendant 5 ans, des sommes importantes, au moins 50.000 dhs par an, sans résultat. Dans ce sens, que les masterisés de ces écoles ont la même moyenne de durée de chômage que les diplômés de l’université, 4 ans avant le premier emploi. Beaucoup de chefs de famille regrettent l’investissement.
L’enseignement privé au Maroc prospère parce que l’école publique est en faillite. Mais est-il vraiment la panacée ? Le chiffres disent que non. Les meilleures notes au baccalauréat sont obtenues par des élèves des lycées publics. Ceux qui intègrent les grandes écoles françaises ont en majorité, eu un cursus au sein du public.
Quand au privé du supérieur, il est largement battu au niveau de l’emploi, par les écoles étatiques, qui sont, il est vrai, sélectives à un niveau indécent. Les banques, par exemple, préfèrent les lauréats de l’ENCG de Settat à toutes les écoles privées de gestion.
Quand votre fils à un bac avec 12 de moyenne, les possibilités sont réduites. Soit vous l’envoyez à la FAC où ils sont 5000 dans un amphithéâtre la première année, soit vous cassez la tirelire pour lui offrir de meilleures chances.
Le drame c’est que, même quand vous êtes prêts au sacrifice financier, vous n’avez aucune garantie sur la qualité de l’enseignement dispensé et donc sur l’accueil du marché de l’emploi. J’ai vu et entendu la responsable d’une école dire que « tous nos lauréats trouvent un emploi quelques mois après la soutenance », alors que j’ai chez moi les CV de 3 lauréats de cette école, au chômage depuis deux ans, pour lesquels j’essaye d’intervenir auprès de mes connaissances.
Chaque père, chaque mère, veut le meilleur pour ses enfants, c’est la loi de la nature. Mais l’Etat, le ministère, devrait les guider en leur fournissant des éléments de comparaison. Il y a sûrement des écoles très sérieuses, mais est-ce le cas de toutes les institutions ? Comment voulez-vous qu’un retraité puisse choisir en connaissance de cause ?