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L’anguille marocaine s’exporte en Asie et aux USA

Nounemaroc, une entreprise spécialisée dans la production d’anguilles, réalise un investissement de plus de 40 millions de dirhams pour introduire au Maroc une technologie innovante qui lui permet d’atteindre un nouveau seuil de son développement.

Investissant près de 45 millions de dirhams dans la rénovation et l’extention de sa ferme à circuit fermé d’élevage d’anguille, Nounemaroc passe à la  vitesse supérieure. En effet, cette société spécialisée dans la production d’anguilles,  a initié en 2011 un vaste chantier qui vise à moderniser sa ferme et à augmenter sa capacité de production. «Ce projet a été déclenché grâce à un grand changement qui s’est opéré en 2011 justement. Il s’agit du regroupement de Nounemaroc avec le groupe hollandais NIJVIS qui a pris 48% de notre capital», explique Asmaa Bakkali, directrice  au sein de Nounemaroc.

C’est suite à ce changement stratégique que le projet de rénovation a été lancé. Plus concrètement,  Nounemaroc a équipé sa station aquacole d’une technologie innovante avec toutes les possibilités existantes sous contrôle informatique. «C’est une technologie qui n’existait pas avant en aquaculture d’anguilles», tient  à préciser Jerôme Gurruchaga, directeur Général de Nounemaroc. Il ajoute, «dans l’Union européenne, les stations à circuit  fermé sont reliées à l’automatisme, dans notre station nous avons relié l’automatisme à l’informatique». De ce fait, l’intervention humaine pour le réglage des paramètres n’est plus d’actualité puisque l’informatique  confère à la station aquacole de Nounemaroc une exactitude que l’humain ne pouvait pas assurer.

Ainsi, température en  été comme en hiver, acidité, oxygénation, conductivité,… tous ces paramètres d’eau  en plus des 400 autres paramètres bénéficient désormais d’une exactitude qui assure de bonnes croissances aux anguilles. En  plus, «cette technologie permet de réduire de 20% la consommation d’énergie, de 50% la consommation d’eau. Une bonne rentabilité pour faire face à la concurrence asiatique ou autre dans le monde», explique le directeur  général. Mais l’informatisation des réglages de paramètres n’empêche pas les initiateurs du projet d’être sur leurs gardes. 

Car ils ont relié le logiciel à un système  d’alarme qui détecte toute anomalie et en alerte les ingénieurs. Mise à part l’économie  escomptée en matière d’énergie et d’eau, le taux de production peut atteindre des taux inégalables. Dans l’Union Européenne, il  faut 1,5 kg d’alevins d’anguilles pour produire 1 kg d’anguilles. Or, avec l’innovation introduite par Nounemaroc, il suffit de 900 grammes d’alevins pour la production d’1 kg d’anguilles. Il est clair, que Nounemaroc passe à la  vitesse supérieure. D’ailleurs, l’investissement réalisé pour l’installation de cette technologie a permis  dans la foulée, à la société d’augmenter sa capacité de production. Elle est ainsi passée de 100 tonnes/ an à une production de 350  tonnes/an.

C’est une réponse à la demande grandissante des marchés sur lesquels opère Noune maroc. En fait, cette dernière exporte 100% de sa production à destination du marché asiatique (Japon, Chine,…)  et américain. Le producteur d’anguilles ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Dans les six ou douze prochains mois, il prévoit le déploiement d’un nouveau projet d’investissement de 50 millions de dirhams. Cette  enveloppe sera consacrée à la réalisation d’une seconde station à circuit fermé d’une capacité de production de 350 tonnes/  an, portant ainsi sa capacité globale à 700 tonnes/an. Cette seconde ferme sera  accompagnée d’une unité de transformation. Deux types de transformations sont visés : le fumage ou le Kaba Yaki (Un plat japonais  où les anguilles sont grillées et arrosées d’une sauce de saké, soja et de sucre). L’objectif est premièrement, de créer une valeur  ajoutée locale et deuxièmement, exporter les produits qui iraient directement aux consommateurs. Tous ces investissements permettront à Nounemaroc de doubler son chiffre d’affaires en 2013. ■

 
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