Le défi casablancais par ( Jamal Berraoui )
Il y a bien évidemment une corrélation avec le discours royal devant le Parlement, le Conseil de la ville a enfin décidé de réagir et mieux vaut tard que jamais. Ainsi, il va renégocier plusieurs concessions, dont les contrats étaient de toutes les façons échus. Par contre, malgré des velléités de l’opposition, le contrat avec la Lydec, pourtant responsable de l’assainissement objet de l’ire du Roi, n’est pas sur la table. Ces décisions vont donner des moyens supplémentaires à la collectivité et on peut s’en réjouir.
Le défi casablancais est beaucoup plus grand. Le fractionnement est dans l’ordre des choses, mais une fois qu’on a une vision globale. C’est de celle-ci dont on manque cruellement. L’anarchie urbanistique a eu un effet dévastateur. C’est par là qu’il faut commencer.
C’est le rôle des élus que de mettre en place, avec les compétences requises, une véritable politique de la ville qui réponde aux besoins des populations, à la sauvegarde de l’environnement mais assure aussi la convivialité et la solidarité, dans la mixité sociale, sans lesquelles il n’y a pas de cité.
Je suis convaincu que les ONG peuvent énormément apporter, de l’association de quartier à celles aux objectifs plus étendus, toutes ont une pierre à apporter à l’édifice. Casablanca est sale, moche, bruyante, ne fait aucune place aux vieux, aux enfants, aux handicapés. Il est très difficile de s’y mouvoir malgré le tramway, la violence y est à son zénith. Il y a donc tout à faire et aucune contribution n’est de trop.
Je crois que les réactions, très positives, des associations doivent aboutir à des partenariats rapidement pour maintenir la pression sur les élus, non pas dans un esprit politicien mais uniquement citoyen.
Un livre blanc est en préparation, il s’appuie sur des études mais aussi la participation d’un large réseau d’associations. C’est une excellente initiative qui en appelle d’autres.
Je rappelle à tous que Casablanca a un jumelage avec Bordeaux et que sur plusieurs dossiers techniques, il est possible de trouver de l’appui chez cette grande métropole. Il y a des associations de développement en Europe, prêtes à soutenir des projets, des études et même à fournir des consultants internationaux. Il faut élever l’action citoyenne à ce niveau, rapidement. Le réveil des élus peut être de courte durée, ils n’ont pas donné, jusqu’ici, des gages de persévérance. C’est l’action citoyenne qui peut maintenir la flamme.