Le devoir de réagir ( Par Jamal Berraoui )
Mohamed Hafid, journaliste et leader politique, a fait une proposition fort intéressante. La pédophilie, le crime abject, n’étant pas aussi marginale qu’on le dit, il propose que l’on institue une journée nationale de lutte contre la pédophilie. Le 2 août de chaque année, c’est-à-dire l’anniversaire de la manifestation de Rabat. C’est une excellente idée que nombre d’internautes soutiennent.
L’affaire Daniel ne doit pas nous faire oublier la triste réalité. Les prédateurs sexuels sont parmi nous. Selon une étude, relayée par la presse, il y aurait 79 viols par jour, soit plus de 3 par heure.
Les journaux de lundi dernier annonçaient pêle-mêle, le viol d’une petite fille de 5 ans à Mohammedia, le suicide d’une adolescente violée à Safi et la condamnation à 3 ans des violeurs d’un petit berger.
Depuis dix ans la question de la sanction judiciaire est posée. La législation minore le viol comme crime. Or dans tous les pays qui se respectent il est puni au même niveau que l’homicide. Il ne faut rien attendre du Parlement qui noie le poisson en promettant « la refonte totale du code pénal » depuis les années 90. Il s’agit juste de réécrire quelques articles. Les ONG devraient faire rapidement et mobiliser autour de ce qui deviendrait une proposition de loi.
Les discours empruntés de la bien pensance, ceux qui insistent sur les conditions des violeurs, la misère sexuelle ambiante, la « maladie » procèdent d’une vision qui est en contradiction avec l’Etat de droit. Des sanctions pénales ne sont pas uniquement un moyen de protéger la société mais aussi celui de rendre justice aux victimes et à leurs familles. La législation actuelle, trop laxiste, ne prend pas en considération l’étendue du mal fait aux victimes. C’est un réel soutien au retour de la loi du Talion.
Quant à la maladie, elle plaide justement pour la mise à l’écart définitive des prédateurs. La science prouve qu’ils sont incurables. Au Canada, même après avoir purgé sa peine, un pédophile ne peut sortir de prison que s’il accepte la castration chimique. Nous parlons d’une grande démocratie, très fraternelle, qui a les moyens des suivis psychiatriques. En matière pénale l’angélisme n’est pas une tare, c’est un crime contre la société, surtout quand il profite à des monstres sans la moindre parcelle d’humanité.